Maitre FendardSpectacle de la compagnie « Le nom du Titre » (dept 81) vu le samedi 26 juillet 2014 à 17h10, place de l’Hôtel de Ville, dans le cadre du festival Off de Chalon dans la Rue.

 

Interprétation : Fred Tousch, Laurent Mollat

Ecriture : Fred Tousch et François Rollin

Mise en scène : François Rollin

 

VIVANT2-toiles-3

Genre : Farce juridique

Durée : 1h15

Jauge : 600 pers.

A partir de 7 ans

Création 2013

 
 

La famille Bellemare s’est fait subtiliser son château de sable. Ou plutôt, la mer a englouti ledit château pendant le sommeil de cette famille française somme toute tout ce qu’il y a de plus moyen (en même temps, avec un nom pareil…). Mais Maître Fendard, auquel la famille s’est adressée pour résoudre l’affaire, ne peut leur annoncer sa déduction comme ça car « il ne faut jamais dire la vérité à son client mais ce qu’il veut entendre » ! Ainsi, Maître Fendard s’emballe-t-il dans des envolées lyriques formidables, emmenées par un langage technique exceptionnel, des mimiques incroyables, un ton unique… pour une parodie aussi réaliste qu’exagérée (sic) des avocats d’affaires, et une critique au vitriol du « tout-juridique » et de la place qu’il prend dans nos vies. Petit bémol qui n’en est pas des moindres, le spectacle étant construit en crescendo, on se demande un peu ce qu’on fait là au début, surtout lorsque Maître Fendard nous narre en prélude la célèbre affaire de l’antilope à une corne et de ses voisines les autruches…

 

Cependant, une fois que l’on a passé cette (longue) anecdote, et que l’on a avalé une bonne demi-heure de vanité juridique brodée de latin, l’intervention de Ménardot (le greffier, accessoirement musicien) offre un bol d’air salutaire et ouvre la voie à l’énonciation des hilarantes hypothèses alternatives concernant ce mystérieux enlèvement. S’enchaîne ensuite une inénarrable audience où le Maître jongle fabuleusement avec son écharpe, malmène la « barre » (de bâteau), accuse la lune et… se lance dans un solo de guitare électrique !

 

Et là s’est arrêté le spectacle sous une foudroyante averse, mais ce n’était pas sans avoir résisté ! Le public lui-même s’est senti une âme rock n’ roll en acclamant sous un torrent de gouttes cette star incongrue de la musique.

Personne n’a pu néanmoins assister à la fin, et je me suis abrité dans un bar pour me réchauffer avec une bière en partageant la table avec une vieille dame chalonnaise fort sympathique. Mais ça, c’est une autre histoire…

 

François Polge

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