Mue
13 janv. 2011
La compagnie auvergnate (63) La Manoeuvre, sous l’égide de la metteuse en en scène Gaëlle Bisellach-Roig , était présente sur la scène de l’Amphithéâtre de Pont de Claix (38) le jeudi 16 décembre 2010, pour cette création en date de 2007.
Durée : 1h
Public pressenti : tout public à partir de 11-12 ans
Rai de lumière. Corde. Chanvre. Des personnages encapuchonnés arrivent, tels des moines ou processionnaires. Visages restés dans l’ombre. Nous sommes dans l’étrange, à la marge, à la frise de nos mondes. Un monde en trompe-l’oeil où se mêlent, se mélangent et se confondent des êtres de chair et de plastique, des êtres à figures masquées, des êtres à double(s) face(s). La vie naît de l’immobile qui prend corps. L’immobilité gagne le vivant. Nous voilà désorientés dès lors que nos repaires sont bousculés, ré-agencés, réinventés. Les images se découplent, mains, bras, jambes se " reproduisent ", se recomposent en variables infinies. Nous glissons vers un univers reptilien, havre de la démantibulation où tout part en lambeaux. S’organisent des distorsions visuelles selon des impulsions inattendues. Il y a de la plastique, de la précision, du beau, de l’inquiétant. Il y a de la maîtrise du geste, de l’espace, de la lumière. Il y a de l’ordonnancement et du chaos. Il y a de Soi, il y a de l’Autre. Il y a un mélange de construction-destruction-dissociation, du monstrueux et de la poétique. Avec des incursions côté cirque, écran, danse sur un fil invisible d’équilibre(s) précaire(s) manipulé(s).
Un compagnie aux multiples atouts (recherche, inventivité(s), maîtrise des techniques) et que nous aimerions voir dans d’autres productions. Reste en sensation et suspension une question quant à la multiplicité (ou multiplication) des propositions : le nombre ne flirte(rai)t-il pas un peu avec le trop ?