Nouvelles et courtes pierres (Triple solo périlleux)
03 déc. 2010
La Cie lyonnaise Turak, dont l’existence remonte à une vingtaine d’années, revient régulièrement sur les scènes de l’agglomération grenobloise. Cette fois-ci, c’est avec une proposition de petites formes, sur le plateau de l’Amphithéâtre de Pont de Claix (38), le mardi 23/11/2010, en séance scolaire.
Public conseillé : adultes, ados et enfants à partir de 10-11 ans
Durée : 1h10
Type : théâtre d’objets
Distribution :
De et avec Michel Laubu
Musiciens : Frédéric Roudet et Laurent Vichard
Le théâtre d’objets, c’est pour qui ? Force est de constater que l’idée reste vive que ce type d’expression serait (encore) à destination des plus jeunes. Le pari est donc de " prouver le contraire ". Ce jour-là, quel bonheur de voir des collégiens et lycéens venir à l’Amphithéâtre, avec à leurs côtés des enseignants désireux de faire découvrir un monde parallèle de délires et imaginaires.
" Bienvenue en Turakie ! " La Turakie, c’est où ? Pas franchement sur une carte de géographie... sauf si on sait la parcourir à la loupe des voyages intérieurs ! En quelques mots (point trop n’en faut) saupoudrés d’un accent qui passerait pour être vrai, l’introduction qui va nous emmener vers les îlots de ce pays est brossée. Sur le plateau : une table recouverte d’une nappe " pixellisée ", des objets que tout un chacun aurait pu avoir dans sa caisse de jouets délaissée. " Aux armes ! " C’est le lever de drapeau au son de l’hymne national. De part et d’autre de ce qui va faire scènes, un musicien pour trombone et hélices. Si la proposition prend une forme théâtralisée, elle aurait pu tout aussi bien s’engager dans la voie de l’écriture poétique faite d’associations de mots et d’idées, à la Queneau. Un mot en appelle un autre qui en invite un suivant et ainsi de suite. On est vraiment dans ces registres-là, des registres où les personnages qui prennent vie ont un grain. Grain de sel ? Grain de sable ? Grain-tempête ? Tempête sous un crâne ! Y’a pas grand chose à raconter : à chacun de se faire ses histoires, de se raconter les choses comme elles viennent. Faut juste se laisser faire : embarquer sur le dos d’un dormeur à allure de géant, s’amuser des décalages baroques d’une histoire d’amour en valisette, être prêt(s) à croiser le fer avec King Kong ou Frankenstein, se prendre les fils de fer dans le fer à cheval. Tournez tournez la manivelle, la manivelle du temps qui (re)passe, traversez la toundra avec vos cabas remplis de pommes de terre, bondissez sur la canne à sons des bidouilleurs infatigables et surtout, surtout, ne cherchez pas la logique : vous ne trouverez pas celle que vous croyez dans ce bric à brac foutraque !
Nous avons apprécié ce moment digne de ceux que l’on s’invente quand on est enfant(s) à l’abri des regards des parents, même si l’émotion ressentie, le plaisir de rire, nous ont moins emmenés dans le sensible d’une pièce comme "Intimae". En tout cas, c’est indéniable : la Turakie existe bel et bien pour qui sait y croire.
Nous vous invitons par ailleurs à lire notre point de vue sur une autre de leurs productions, " Intimae ", vue sur la scène de l'Amphithéâtre de Pont de Claix lors d'une précédente saison.
Web Amphithéâtre : http://amphitheatre-pontdeclaix.com/