Plus rien ne bouge
27 sept. 2012Spectacle de la compagnie Désuète, vu lors de l'édition 2012 du festival d'Aurillac.
Interprétation : Aurélie Galibourg
Mise en scène : Aurélie Galibourg et Emily Barbelin
Genre : danse macabre
Public : adulte
Durée : 30 minutes
C’est dans une impasse sombre, sous un ciel noir et menaçant (comme souvent a Aurillac) que nous avons eu l’occasion de découvrir cette pièce de danse-marionnette. Cependant, nous nous sommes rapidement aperçus que ces conditions étaient idéales pour s’immerger pleinement dans l'univers du spectacle.
Ce qui nous est présenté ici est, en fait, une histoire d’amour aussi tendre que macabre, dans un univers pesant où la parole n’est pas nécessaire pour faire passer les émotions et où les mouvements du corps prennent toute leur place. Le spectacle met en scène deux personnages. L’un est vivant (Aurélie Galibourg), l’autre est un squelette emmené par l’actrice. La gestuelle et la danse des deux personnages rythment le spectacle qui se situe constamment à la frontière entre la vie et la mort, l’amour et le deuil. La veuve refuse en fait d’accepter la mort de son amour, et tente de le ramener à la vie en rendant mobile cette dépouille. Elle parviendra à la faire revivre dans son esprit, et à la faire bouger si précisément qu’elle paraîtra vivante même à nous, spectateurs de cette étrange danse, tantôt aux rythmes rock, tantôt aux rythmes tango. La sensualité et la tendresse qu’éprouve notre veuve pour cet amant perdu traverse tout le spectacle. Pour le spectateur, le squelette est parfois fascinant, souvent repoussant mais, pour notre danseuse, il est surtout érotique... en témoignent les étreintes amoureuses particulièrement réalistes. Comme toutes les bonnes choses ont une fin (et les spectacles aussi !), la veuve devra finalement accepter la mort de son amour, et perdra la capacité de le faire bouger. C’est donc finalement avec un squelette complètement désarticulé et incontrôlable que se termine la pièce.
Un spectacle fascinant, annoncé à partir de 7ans mais qui est, selon nous, plutôt réservé à un public adulte et avertit. Souhaitons-lui (leurs ?) de trouver ce public qui n’est pas forcément en majorité sur les différents festivals.