Poisson d'Avril
16 janv. 2012La Ponatière (38) a accueilli ce solo dans le cadre des JeudIsèreDanse, le jeudi 12 janvier 2012.
Il a été créé en 2012 par Aïda Boudrigua qui en est également l’interpète.
Public : tout public
Durée : 30 mn
Distribution :
Chorégraphie et interprétation : Aïda Boudrigua
Complcité artistique : Bouba Landrille Tchouda
Dramaturgie : Guy Boley
Lumière : Fabrice Crouzet
Conception bande-son : Aïda Boudrigua
Costumes : Claude Murgia
Scénographie : Rodrigue Glombard
Il y a de l’étrangeté dans la première vision que l’on a : derrière une porte-fenêtre blanche passe une femme, très lentement. Ralenti. Bascule ensuite : la porte-fenêtre devient fenêtre. Nous sommes au-dedans d’une pièce. Dans un coin, une des deux chaises porte une veste d’homme. Rien n’est dit. Mais la danseuse entend ce que nous entendons bien sûr : une conversation, avec des voix qui s’emmêlent, des vois de femmes et une voix d’homme. Elle semble vouloir quitter son siège tout en ne le pouvant pas. Elle (ou son corps ?) amorce des mouvements, interrompus. Aïda Boudrigua nous propose un langage du corps mis dans des mouvements contraires, tantôt contraints, échappés, incontrôlés, libérés, répétés. Un langage de plusieurs rives qui donne des impressions contraires et contradictoires. Il semble que l’ouverture puisse se faire avec l’apprentissage de l’alphabet, et en même temps on perçoit que la destruction guette. Et quand vient le rire, il ne libère pas : il s’installe, s’accentue, frôle les pleurs du corps-folie. La bascule se fait côté vie et ré-émergence, pour ré-unir les bouts morcelés. Le geste im-pulse et apprivoise l’absence. A noter le travail de lumière de Fabrice Crouzet dont le regard et l’approche ourlent la pièce dansée. A retenir aussi le volet dramaturgique délibéré de la proposition, ce qui n’est pas systématiquement de mise dans les chorégraphies que nous avons pu voir. Ici, ce n’est pas que le corps qui évoque : il parle par ses sens !
Un moment émouvant qui désarçonne. Avouons que nous n’avions pas lu le résumé du solo sur la plaquette de la saison avant de venir à la soirée. De fait, nous avons plutôt perçu dans cette proposition un cheminement parmi les contraires qui nous habitent, et notamment ce qui fait identité(s). Est-ce dommageable d’être plutôt parti dans notre tête sur un autre chemin ? Sans doute pas, toute réalisation artistique disant autre chose que ce qui s’énonce. Un travail qui aiguise notre curiosité et que nous avons envie de suivre.
La Rampe : http://www.ville-echirolles.fr/sortir/larampe/
Autres spectacles de la compagnie :
> Regarde-moi : http://vivantmag.over-blog.com/article-7162961.html
> Murmures : http://vivantmag.over-blog.com/article-murmures-97229841.html