Pour en finir une bonne fois pour toute avec la Culture
01 juil. 2014Macassar Théâtre (34)
Vu au Théâtre Le Célimène à 22 h dans le cadre du festival Off d’Avignon 2012
A été présenté, en amont, pendant 3 semaines au Théâtre du Carré Rondelet (Montpellier - 34).
Présent sur le Off 2013 et 2014.
D’après le recueil de nouvelles « Getting even » de Woody Allen
Version scénique Olivier Labiche et Jacques Rebouillat
Avec : Hélène Poulain, Jean-Michel Boch, Jacques Rebouillat, Michel Robin
Théâtre
Tout public
Durée : 1h10 mn
Dans une salle d’autant plus bondée que les sièges très rapprochés permettent à peine de faire tenir ses jambes (rentabilité oblige... nous sommes à Avignon), j’allais découvrir ce spectacle qui fait parler de lui. Il est tiré d’un livre de nouvelles de Woody Allen paru en 1973, précision importante car celles-ci sont autonomes et indépendantes, comme le sont les quatres scènes qui nous sont présentées. Ceci, me semble t-il, pourrait être davantage précisé au départ, pour une meilleure compréhension.
En fait de culture, on y traite avec légèreté et humour des sujets de prédilection du maître : la psychanalyse, le cinéma, la mort, la religion,… et, bien sûr, le sexe. La compagnie a choisi un univers théâtral cinématographique, avec voix off, musique jazzy et écran inclus sur le plateau, accompagné d’effets sonores et visuels intervenant parfois comme un gimmick.
C’est surtout à partir du 3eme tableau, quand la Mort vient chercher un candidat récalcitrant qui se retrouve à jouer sa survie aux cartes, que le spectacle prend toute sa dimension et s’envole. On est dans le dérisoire existentiel propre à l’auteur... Les comédiens, tous excellents, s’en donnent à cœur joie et portent avec un réel plaisir ce texte incisif, drôle et mordant. L’esprit de Woody Allen est bien là... et avec le dernier tableau, premier polar métaphysique du célèbre New-yorkais, on jubile : Kaiser, le privé bogartien, pressé par une jeune femme en perdition, nous entraîne dans un polar dont exceptionnellement je ne vous dévoilerais pas l’intrigue, mais qui est à la hauteur de nos espérances !
Drôle, surprenant, original, non dénué de bon sens… tout ce qui fait le talent du grand cinéaste est ici réuni. Rien n’a d’importance, finalement, et même les effets décalés sur le plateau (notamment la séquence dans le lit, donnant un côté « café de la gare ») renforcent cette idée là, chère au maître. C’est un spectacle rythmé qui nous plonge dans l’univers visuel et intellectuel de son auteur. Un plaisir dont on aurait tort de se priver !