Pourquoi j'ai mangé mon père

Spectacle vu le 29 juillet 2013 à 12h à la Condition des Soies dans le cadre du festival Off d’Avignon.

Présent au festival Off 2014

D'après : Roy Lewis 

Mise en scène : Patrick Laval

Avec Damien Ricour

Théâtre

Durée : 1h15

Tout public

Dans un décor dépouillé (une chaise et une plante d’intérieur), Damien Ricour vient nous parler des pithécanthropes dans le paléolithique inférieur et leur place dans l’humanité… Cela jette un petit froid dans l’assistance qui n’avait pas prévue de participer à une conférence sur le sujet ! Non, en fait il nous rassure en nous précisant qu’il était surtout là pour répondre à la question "Pourquoi ai-je mangé mon père ?". En l’espace d’un instant, il nous propulse 400.000 ans en arrière et nous fait partager la vie des frères Oswald et Ernest, l’un intello, l’autre costaud et beau gosse. Poussé par  un père avant-gardiste et innovant, Oswald (le prudent et pragmatique intello) prendra son envol et devra pour cela "tuer le père", concept psychanalytique indispensable à certains enfants (mâles surtout) et mis en œuvre au pied de la lettre dans ce roman.

A travers ce début de vie en communauté de nos ancêtres, Damien Ricour dresse un portrait drôle et pertinent de l'humanité et de ses questionnements face au progrès, aux avancées sociales et à l’évolution. Je me suis attaché à cette famille de Pithécanthropes recherchant une élévation de leur niveau de vie en s’installant dans une grotte, découvrant la peinture et l’art, cueillant  le feu au cœur du volcan, se confrontant aux lois du réalisme et, probable perte des équilibres naturels, formalisa le premier arc et ses flèches.

Tiré bien évidement du best seller mondial de Roy Lewis (que je vais aller lire illico), Damien Ricour (qui a également adapté le texte) offre avec beaucoup d’énergie un spectacle plein d’idées, jouant sur un plateau minimaliste avec quelques ombres, une bande son et trois fois rien en lumière (qu’il gère en direct du plateau). Il passe de ces hommes des cavernes à son personnage sans arrêt, commentant les situations, soigne sa mise en scène et ses effets, mouille sa chemise sans une seconde de répit et offre un spectacle qui, si je ne garantie pas l’authenticité complète de son aspect historique, interroge vraiment sur notre évolution. Les obscurantistes de tous bords comme les inconditionnels du progrès y sont épinglés avec bonheur. Un vrai coup de cœur à découvrir au plus vite !