Racontée scolaire de Patrice Weiss
18 mai 2010Durée : 1h15
Patrice Weiss est un conteur qui puise sa parole dans l’humus de la terre. Normal : il est avant tout accompagnateur en montagne et ses pieds ont dû fouler bien des sentiers herbeux et d’autres qu’il a tracés dans son imaginaire. Ainsi démarre-t-il sa racontée par une " randonnée " dont le siège est la vieille carcasse d’une voiture oubliée sur le talus d’un champ. Vont se retrouver " sur les ressorts rouillés de la banquette arrière " une mouche, un moustique, quelques autres encore, jusqu’à un loup ; et quand un ours arrive, c’est pour menacer les petits et les grands de les aplatir illico sous son gros popotin s’ils ne quittent pas les lieux... Le conteur enchaîne ensuite avec des devinettes et demande aussi que l’on nourrisse son chat avec toutes les langues qui n’ont pas su répondre. Il chausse son chapeau et dit l’histoire ancienne du village qui s’envole ou de la vannière installée au bord de la rivière. Il sangle sa vielle, pince les cordes d’un instrument étrange noueux comme un sarment, saisit son tambourin-tambour, souffle dans un énorme coquillage pour inviter les mots des histoires surannées. La bal(l)ade s’achève par l’histoire d’un tout petit bonhomme et de sa maisonnette à laquelle les enfants sont invités à participer par les répétitions qu’enclenche le récit.
Patrice Weiss aime les ritournelles, ces petites historiettes qui invitent à l’écoute. Il aime les tisser, répéter ces brins de phrases qui permettent le(s) passage(s) du réel aux histoires. Son répertoire est riche d’histoires traditionnelles et la version offerte de Cendrillon rappelle celle(s) qu’on connaît tout en la faisant autre. L’utilisation de la vielle, de ses instruments à cordes et à percussions sont autant de manière de franchir des portes, de créer des temps de respiration.
On le dirait venir de ces temps fort anciens " où les pierres étaient molles et le grand diable rouge un tout petit enfant ". Une pincée d’irrévérence, pour qui veut bien entendre, n’est pas pour nous déplaire. Nous regrettons que le conteur ne se soit pas servi davantage de cet instrument inconnu dont nous ignorons le nom et qui pourrait prendre place véritable au coeur des histoires parce qu’il transmet l’étrange, sollicite l’écoute. Notre oreille a eu parfois, et surtout vers la fin, tendance à se tendre à l’écho des mots parasites qui dérangent l’écoute ; de même une gêne parfois quand les gestes du conteur sont plus que des appuis et qu’ils font redite(s).
Nous aimerions revoir le conteur dans son milieu de prédilection, lors d’une balade sur les pentes et collines. L’avenir dira s’il nous y conviera.
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