Roméo et Juliette, tragédie en chantier

Spectacle de la compagnie Dell Improvviso (34), vu le 13 octobre 2012 à la salle Jean Pierre Cassel (Le Grau du Roi - 30) dans le cadre de la programmation ATP Terres du Sud.

• Tout public / à partir de 12 ans

• Durée : 1h50

Distribution :

Adaptation et mise en scène : Luca Franceschi

Jeu : Eglantine Jouve, Nathalie Robert, Nicolas Violin, Angelo Crotti, Jean Serge Dunet, Serge Ayala, Luca Franceschi

Musiques : Trio Zéphyr (violon, alto, violoncelle)

Nul besoin de s’étendre sur l’histoire triste et universelle et maintes fois contée de Roméo et Juliette, terrible exemple des ravages de la bêtise et de la haine entre les hommes. Rappellons juste que Roméo et Juliette s’aiment mais leurs familles sont  ennemies. Au cours d’une rixe, Tybalt, cousin de Juliette, tue Mercutio, ami de Roméo. Ce dernier tue Tybalt pour venger son ami, et est condamné au bannissement. Profitant de cet exil, les parents de Juliette veulent la marier au plus vite avec le gendre qu’ils ont choisi. Mais frère Laurent marie secrètement les amants, et imagine un stratagème afin que Roméo et Juliette puissent s’enfuir... mais il était écrit que tout devait se terminer dans le malheur !

Dans cette adaptation de la compagnie Dell Improviso, le décor est réduit au strict minimum et le plateau n’est agrémenté que de quelques tabourets et bancs de bois de différentes hauteurs, et d’un support soutenant des doubles rideaux servant d’entrée en scène, derrière lesquels on aperçoit un portant avec de nombreux costumes.

Les sept comédiens interprètent tous les rôles de l’intrigue et ne quittent pas le plateau, même lorsqu’ils ne jouent pas. Ils font eux-mêmes partie du décor (jusqu’à figurer, par exemple, un mur) ou bien gèrent directement la lumière ou le son, ou encore procèdent au déplacement des éléments du décor en fonction des besoins de la mise en scène… Ils passent d’un rôle à l’autre et changent de costume quasiment à vue. Tout cela dans la plus parfaite fluidité, et sans que le public, absorbé par le jeu, n’y prête attention.

La mise en scène de Luca Franceschi est, comme de coutume, très dynamique, animée de nombreux jeux de scène et autres combats à l’épée, et agrémentée d’une note d’humour essentiellement apportée par le « personnage » du toujours fidèle Angelo Crotti,  à qui Nathalie Robert vient parfois prêter main forte. L’ensemble est auréolé avec bonheur d’extraits musicaux empruntés au répertoire du Trio Zéphyr, musique souvent envoûtante qui accentue la dramaturgie des scènes finales.

Bref, un auteur incontournable qui inspire toujours autant son metteur en scène, une musique magnifique, des comédiens heureux, un public conquis… Si tous les chantiers étaient en pareil état !