spectacle_siege.jpgSpectacle de danse par la Compagnie des baigneurs. Vu au festival d'Avignon 2014 à 10h45 au Théâtre Golovine

 

Interprète : Sara Martinet 
Accompagnement artistique : Claire Heggen, Yan Bernard 
Régisseur : Franck Lopez

 

 

 

 

 

 

 

vivant-3-toiles-4Genre : Danse - Duel entre corps et objet

 

Durée : 22 minutes

 


Sur scène, une chaise haute installée sur un rectangle de tapis vert doux et épais. Voici pour l’objet. Le corps, c’est celui de la danseuse Sara Martinet, elle commence son solo de danse en nous tournant le dos, dans le silence et l’immobilité la plus totale. Il me semble qu’elle nous propose de partir de zéro, du rien.

Ces premiers mouvements sont nerveux, frénétiques et saccadés, il y a conflit  entre bras et tête. Le siège reste immobile,  comme un monolithe imperturbable qui ne bougera pas d’un milimètre quoiqu’elle fasse. Sara Martinet gesticule, se démène s’accroche à la chaise, la traverse par dessous, au dessus, s’arrache d’elle, virevolte.  Elle est en guerre, elle fait le siège du siège et ce combat inutile  l’amène aux portes de l’absurde voir à la limite du clown. En contorsion et en équilibre  sur de minuscules points d’appui, sa prouesse est également acrobatique.

Elle se bat, seule face à cet objet qui est, par définition, insensible à l’énergie déployée.  L’image est belle,  la métaphore est parlante, elle m’évoque Don quichotte et ces moulins à vent. La bataille contre l’objet est vaine, perdue d’avance...  Dès que la musique apparaît, ses mouvements se font amples, lents et gracieux. Elle danse maintenant avec le siège. Elle a renoncé à mettre son énergie dans un combat sans perspective et  s’appuie sur l’objet pour développer son expression.

Ce qui est intéressant pour une spectatrice comme moi, qui n’a pas à priori la culture adéquate, c’est que l’artiste ne me perd pas dans un discours abscon mais au contraire me familiarise avec le code de la danse contemporaine. Je garde le fil grâce à  une construction chorégraphique rigoureuse, expressive et cohérente. 

C'est un spectacle de 22 minutes accessible à tous, à voir donc !

Marie-Madeleine Pons

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