Tartuffe
05 mai 2014Spectacle du collectif "Athome" (34), séance scolaire du 25 mars 2014, au théâtre la Vista, à Montpellier (34).
Adaptation de la pièce de Molière
Mise en scène : Luca Franceschi
Avec : Guillaume Vérin, Abel Divol, Sylvia Chemoil, Emilie Chevrier, Brice Nicolas, Mickael Viguier, Sylvie Conan.
Durée : 1h20
Public : familial, préconisé à partir de 8 ans par la Cie (plutôt 10 ans)
Genre : théâtre
Création 2014
Comme dans bien des adaptations actuelles de cette pièce de Molière, le choix a été fait d’un décor quasi inexistant, mis à part deux chaises ou une table, et seulement dans les scènes où cela était indispensable. L’espace scénique est par contre habillé de pendrillons de couleur orangée éclairés par le haut, et de pendrillons noirs, ménageant des passages par lesquels entrent et sortent les comédiens. Les costumes relativement intemporels sont d’une belle harmonie, et l’on retrouve trace de violet/pourpre dans l’habillement de chaque comédien, sauf pour Tartuffe, tout de noir vêtu. Mariane, la fille d’Orgon, arbore une petite robe courte de jeune fille tout à fait moderne !
Pour mémoire, rappelons que le gentilhomme Orgon s’est entiché d’un monsieur Tartuffe, manipulateur détestable qui se fait passer pour dévot et s’incruste dans la famille du bourgeois... à un point tel qu’il n’hésite pas à tenter de séduire Elmire, seconde épouse d’Orgon, qu'il vise à faire déshériter le fils et à se faire promettre la fille en mariage. Toute la famille va s’employer, non sans mal, à ouvrir les yeux à Orgon sur la sinistre réalité.
A priori, Tartuffe n’est pas une pièce drôle, intégralement en alexandrins, elle use d’un vocabulaire et de tournures de phrases "d’époque", bien évidemment. Le collectif Athome a réadapté la pièce, l’a raccourcie, en a simplifié la fin. La mise en scène de L. Franceschi, toujours proche de la commedia dell’arte, vise à faciliter la compréhension avec des attitudes scéniques et des mimiques évocatrices, l’accentuation des traits de caractère volontairement outranciers, et l’adaptation "olé olé" et rafraîchissante de certaines scènes. C’est une sorte de théâtre de masque, mais sans masque ! Les intermèdes musicaux de G. Vérin, sur lesquels les comédiens se laissent aller à quelques pas de danse ou se livrent à des facéties volontiers "miaulantes", allègent le propos de manière charmante. Finalement le côté comique est largement accentué, et le déroulement de l’action plus facile à suivre.
Le public scolaire d’aujourd’hui semble s’être retrouvé dans cette adaptation de ce grand classique. Et les questions adressées aux comédiens à l’issue du spectacle ont souligné leur intérêt. J’ai moi-même retrouvé avec plaisir ce texte rafraichi et dynamisé par le collectif Athome, qui présentait la septième représentation de la pièce, déjà bien enlevée tant les comédiens, partenaires depuis de nombreuses années, trouvent rapidement leurs marques à chaque nouvelle création…
Cathy de Toledo
autre spectacle commenté : Les Fourberies de Scapin