Tékitoi?

Compagnie : Tout cour (13)

D’après le livre « les deux peintres » de Georges Dellus.

Mise en scène : Jean-Marie Meylan

Avec Fabienne Chazel et Jean Christophe Cariou

Théâtre à partir de 4 ans

Spectacle familial

Vu au Domaine Saint Pierre d’Escarvaillac le 21 juillet 2013 à 14 h. dans le cadre du festival Off d’Avignon.

Belle découverte de ce domaine très excentré d’Avignon, mais qui permet à ceux qui arpentent le festival et sa chaleur étouffante de se faire une pause au vert au milieu des oliviers et de déguster un bon verre du cru… et de voir des spectacles qui méritent le détour.

Sur le grand plateau de cette salle, un décor scindé en deux : un côté blanc, un côté noir.

Un personnage, tout en blanc s’affère avec un pinceau sur sa partie blanche. A l’autre bout, un peintre tout en noir fait de même sur sa partie noire.

Sans un mot et avec une belle gestuelle chorégraphiée, ils prennent la scène avec aisance, allant chatouiller de leurs pinceaux les enfants assis aux premiers rangs.

Se découvrant différents l’un de l’autre, l’affrontement commence : ignorance, curiosité, agressivité, combat… Chacun défend son territoire et sa façon de voir le monde … un combat eternel, source de tant de conflits !

A coup de pinceaux ils se jettent leurs différences au visage. Pour illustrer cette opposition entre le noir et le blanc et mettre en avant la complémentarité qu’apporte la différence, un dispositif vidéo permet de relayer les œuvres ainsi créées sur un écran de fond de scène. Ce sont d’ailleurs les œuvres originales aimablement prêtées par l’auteur.

Ce dispositif intelligent et habile est au service du spectacle et de l’histoire, qui se suit dans une fluidité parfaite.

Et puis comme 1 + 1 ne font pas deux, mais souvent trois, un soleil dessiné en blanc et un nuage noir, chargé de pluie, permettent d’accéder à la couleur puisque les deux unis forment un arc en ciel. Une belle histoire, rythmée, accessible et mettant l'ouverture d'esprit et l'échange en avant … bref comme je les aime.

La fin du spectacle, le passage à la couleur, va être modifié pour donner davantage de rythme à la fin du spectacle. En effet, des « impératifs internes » (ce sont les aléas du festival d’Avignon… et l’intérêt de discuter avec les équipes artistiques après le spectacle) ont modifié l’équipe et ont entrainé la perte du troisième comédien chargé de l’apparition de la couleur... Ceci c’est passé il y a seulement quatre jours ! Du coup, ils ont du modifier considérablement la fin, d’où le sentiment de «flottement ».

Néanmoins, cela reste une très belle proposition qui va être rapidement recadrée pour connaitre un second souffle. Ils  jouent jusqu’au 23 au domaine… filez y.