The king of the kingdomSpectacle de la compagnie "Bruitquicourt" (34), vu le 7 novembre 2014, au théâtre de la Vista, à Montpellier (34) en séance scolaire.

 

Avec : Estelle Sabatier, Luc Miglietta, Olivier Merlet.

 

VIVANT-1-toile-2Genre : Spectacle tragico-burlesque

Public : Tout public à partir de 12 ans

Durée : 1h

Création 2014

 

Une création de la compagnie "Bruitquicourt" est un moment dont on attend beaucoup tant la compagnie a habitué son public à du haut niveau… Après "Shakespeare en 30 minutes" et sachant le grand intérêt que Luc Miglietta porte au célèbre auteur anglais, je pensais être confrontée à un travail plus orienté vers les textes… Mais il s’agit finalement d’une réflexion personnelle sur le pouvoir et ses dérives sous le prisme du clown.


Deux personnages font leur entrée sur un plateau occupé par un trône, sur lequel le roi prend place, et un piano… Le démarrage est très (trop ?) long. Estelle fait le tour du public, surveillant le comportement des spectateurs/sujets de sa Majesté, avant d’installer bien inconfortablement le musicien sur une chaise trop petite pour lui, le mettant en position d’infériorité et en difficulté pour atteindre le clavier.

Le roi est affublé des attributs/symboles de sa charge, trône, couronne, sceptre et grand manteau, qui finalement ne font que cacher le fait qu’il n’est rien de plus qu’un personnage dérisoire, que le hasard (la dictature peut-être ?) ont placé là. Il exerce son emprise sur un pauvre musicien tétanisé et un chambellan servile, qui finira par le trahir… Même s’il laisse parfois croire qu’il est prêt à partager le pouvoir, il s’y accroche en réalité jusqu’à la mort.


La thématique est intéressante, les personnages bien campés, le jeu et les mimiques de Luc et Estelle toujours très expressifs. Mais il m’a semblé assister à une "première sortie de chantier", comportant beaucoup de longueurs, à un travail inachevé qu’il est nécessaire d’agrémenter avant de le présenter au public. Luc lui-même, pour répondre à une question d’un jeune spectateur, a précisé que la compagnie avait travaillé le spectacle pendant une quinzaine de jours, de surcroît avec un musicien dont c’est la première collaboration avec la compagnie…

Deux autres correspondants de l’Adadiff/VM ont assisté à des représentations différentes du spectacle, et nous avons croisé nos points de vue, qui aboutissent aux mêmes conclusions. Même si nous avons compris qu’il s’agit d’un spectacle qui fait la part belle à l’improvisation et à une interactivité, pas forcément au rendez-vous, qui rendent certes chaque séance unique, il nous est apparu que la trame manquait toutefois d’épaisseur.

Nous attendrons donc que le travail de création soit plus avancé, avant d’assister à une nouvelle représentation et de nous forger un avis plus éclairé.

 

Cathy de Toledo

Retour à l'accueil