Voyageurs Immobiles
16 janv. 2012Même si nous avons déjà vu cette compagnie plusieurs fois, nous avons assisté à une représentation le jeudi 8 décembre 2011, à la Rampe d’Echirolles (38), histoire de réactualiser notre point de vue...
Tout public
Durée : 1h30
Distribution :
De Philippe Genty
Mise en scène : Philippe Genty et Mary Underwood
Musique : Henry Torgue et Serge Houppin
Interprètes : Amador Artiga, Marjorie Currenti, Marzia Gambardella, Manu Kroupit, Pierrik Malebranche, Angèlique Naccache, Julia Sigliano et Simon T Rann
Création lumière : Thomas Dobruszkès et Philippe Genty
Régisseur lumière : Gilles Martinièr
Régisseurs plateau : Didier Carlier et Emmanuel Rieussec
Création sonore, régie son : Antony Aubert
Plasticiens : Sébastien Puech, Carole Allemand, Sophie Coeffic et Coralie Maniez
Costumes : Victoria Desogos et Tomoe Kobayashi
Fabrications : Vincent Ruz
Répétiteur voix : Haïm Isaacs
Assistants : Claire Costa, Pablo Gershanik et Gersende Michel
Stagiaire construction : Chloé Lembo et Morgane Degrelle
Cela faisait plusieurs années que nous n’avions plus vu sur scène des spectacles de Philippe Genty et, force est de dire que nous avions grande envie de retrouver ses univers comme voyages intérieurs.
Au début était du papier froissé-recomposé en océan/mer sur lequel voguait un bateau. Radeau de la méduse ? De là on part en dérives, en élucubrations et trifouillages fantasmatiques où il faut prendre garde à l’abordage des bébés en bocaux, ou au catapultés au creux d’un monde en éboulis. Tantôt l’océan se mue en une immensité cauchemardesque, tantôt il prend l’aspect d’un énorme édredon potelé et douillet.
Dans "Voyageurs Immobiles" (évolution d’un spectacle antérieur du même nom mais au singulier), on retrouve des constantes de la compagnie comme :
l’affection particulière pour des errances et digressions dans nos inconscients, et la propension à s’y perdre (in)volontairement
le maniement de boîtes-cubes comme éléments de déplacements ou de parcellisation des images et des corps
le travail sur des effets d’optique
la disparition : effacement ou mort
C’est comme un rêve qu’on attend, qu’on vit, dans lequel on se sent entraîné, qui nous aspire et qu’on redoute. Sortes d’associations et de glissements d’images mentales. Ca se suit et c’est désorganisé, ça s’enchaîne et ça bascule sur une autre idée. C’est un tapis volant qui n’a pas défini sa trajectoire ni sa destination. Parfois, des choses du quotidien et des réalités de notre monde interfèrent, comme si elles venaient d’elles-mêmes, sans demander notre avis.
Nous n’avons pas éprouvé de surprise majeure. Ce qui nous reste de ce moment, ce sont les vagues de la mer et ce papier brouillon de vie, ou lambeaux de peaux, qui permet de jouer les prestidigitateurs, indéfiniment... et la précision technique des manipulations qui provoque l’illusion. On aurait pu croiser Dali ou un autre nous-même caché dans des buissons abandonnés au vent. Philippe Genty aurait-il fait le tour de cette terre ? Probablement pas, mais il devra(it) peut-être chercher d’autres entrées cachées pour nous embarquer vraiment.
La Rampe : http://www.ville-echirolles.fr/sortir/larampe/larampe.html