N’être pas né

Présent sur le Off 2015

Compagnie Un jour j'irai  (75)

Vu à A l'Espace Alya à 14 h dans le cadre du festival Off d’Avignon 2012

De et Avec : Yves Cusset

Théâtre

Tout public

Durée : 1h25 mn

Présent sur le Off 2013



J’ai enfin découvert le fils spirituel de Raymond Devos et de Pierre Desproges, et son dernier spectacle est impressionnant ! Explorant la psychanalyse (après ses précédents spectacles traitant de philosophie et de politique), ce technicien du mot nous a offert un feu d’artifice de bons mots et de pensées pleines de poésie, parfois un peu noire mais toujours drôle.

Cet ancien professeur de philosophie a choisi de nous faire rire, convaincu que l’apprentissage est ainsi plus efficace après l’avoir testé sur ses élèves. Qui n’a pas rêvé d’avoir un prof de philo comme ça !!

Dans ce dernier opus, il nous parle de sa vie intra utérine et de cette plénitude perdue, de sa naissance que l’on peut envisager comme une forme de mort, et des premiers moments de cette nouvelle vie pleine de rencontres et de personnalités fortes : le père, la mère, et le reste du monde… Jonglant malicieusement avec les mots et les concepts, ralliant à ses thèses Œdipe et sa clique, convoquant tout autant Bergson que les publicités télévisuelles, Yves Cusset (avec sa tête de gamin en polo rouge) nous fait toucher des sommets d’intelligence et de références que l’on n’envisageait pas. Car plus que tout, il reste accessible, même si certains concepts nous échappent... C’est vrai que le débit de ses paroles et la qualité de construction de son ouvrage nécessitent, et c’est le moins que l’on puisse faire, une attention de chaque instant, afin de ne pas manquer une bifurcation dans ses réflexions ou une accélération dans sa pensée. Mais c’est un vrai plaisir !

Contrairement à ce qu’il nous annonce, en préambule de son spectacle, on rit beaucoup, on pouffe, on réagit parfois avec un temps de réaction tant son texte est dense.  Etre ou ne pas être... « Je sais aujourd’hui que si j’existe, c’est parce que j’ai tété ». On en redemande... Bravo !