Sam Harkand and cie (13)

Interprètes : Magali BAZART, Sébastien DEHAYE, Sylvain MOULY, Caroline PUYET, Frédérique SOULOUMIAC, Marianne FONTAINE
Metteur en scène : Patrick RABIER
Metteur en sons : Richard ROZENBAUM
Costumes,masques,marionnettes,maquillage : Cédric PERA
Décorateur : Mathieu HOLDERBACH
Créateur lumière : Vincent GUIBAL


     C'est un spectacle à double tranchant. Et malheureusement je ne suis pas tombée sur le bon. Pourtant tout était fait pour me plaire. Un univers baroque, en carton-pâte mais tellement extravagant et rock'n'roll que j'étais prête à les suivre les yeux fermés. Le Rocky Horror Picture Show était là, sous mes yeux. Avec talent et magie les premières minutes du spectacles nous emmène très loin, dans un pays qui pourrait être la Pologne puisque c'est partout et nulle part (N'est ce pas monsieur Ubu?). Un pays universel et on le comprendra par la suite. Ils sont six, personnages inquiétant, un peu Freaks, mais bien plus humains qu'on ne se l'imagine. Et on attend à être secoué, entraîné dans un déferlement haletant, envoûte par la musique. Bref on s'attend à un vrai spectacle. Malheureusement, ou heureusement diront certains, le sujet du spectacle est à mille lieux de ce que l'on pouvait imaginer. Voilà un théâtre de résistance. Bien mené, intelligent et qui nous propose, à travers des formes différentes, de poser un constat sur une société décadente où la culture s'efface peu à peu. Mise en abîme donc, et manière de nous montrer que ces artistes sont investis dans ces polémiques qui les touchent au plus près. C'est très juste. Le texte est très bien écrit. Et pourtant...
Pourtant je ne suis pas une fervente admiratrice d'un engagement quelconque. L'art est là pour ça. Mais lorsqu'il est aussi explicite, il faut avouer que c'est difficile à digérer. 1h50 de spectacle durant lequel les dialogues se font entre les différents protagonistes du pouvoir qui tentent eradiquer les pauvres et toutes formes d'art. Pas d'ellipses, on assiste à chaque étapes. Même le cinéma ne se serait pas permis ces longueurs. si le propos à bien sa place sur une scène de théâtre il aurait peut être fallut l'envisager comme un message implicite à travers un texte plus subtil. Non pas que ce soit mal écrit ou lourd mais il y en a trop. Finalement, et à ma plus grande déception, les personnages présentés au début ne sont que des marionnettes, et n'existent pas en tant que tels. D'ailleurs la compagnie fabriquent les marionnettes qu'ils utilisent sur scène pour enrichir les personnages. Celles-ci sont magnifiques. Sombres, étranges, morbides, elles font parties de cet univers, le complètent et donnent corps au discours. Mais quel dommage. Manque de rythme évident, on s'ennuie et on attend à tous moments que l'histoire décolle. Mais c'est beau à regarder, c'est une plongée, tard le soir dans un univers unique et qui ne manque pas de charme. Dernier regret: que les morceaux ne soient pas des compositions mais de reprises.

C'est à 22h45 au collège de la Salle. Allez-y c'est un univers incroyable.
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