Le Cabaret des hérétiques
23 juil. 2009
Compagnie du Théâtre du Maquis
Mise en scène: Pierre Beziers
Costumes: Christian Burle
Musique : Martin Beziers
Spectacle vu le Vendredi 17 juillet 2009 au Festival d'Avignon
Cabaret Tout public
Représentation : Du 8 au 31 juillet à 20h45 (relâche 20 et 27 juillet)
Durée : 1h20
Le Cabaret des Hérétiques commémore le début de ce que l’on nomma « La croisade des Albigeois » qui a eu lieu en l'an 1209.
Cet événement sanglant de l'histoire, où sous prétexte de lutte contre l'hérésie cathare, la tuerie devint rapidement une guerre du Pape et de la France contre l'Occitanie.
Un bel esprit de troupe et une vraie générosité se dégagent du spectacle.
Les comédiens jouent de multiples personnages, certains chantent, d’autres jouent de la musique (batterie, tymbre, contrebasse, guiterne, cantadoria, clavier...) chacun maquillé sous les traits du Bouffon. La scénographie permet de nombreux jeux d’apparitions et de disparitions en fond de scène.
La mise en scène est pleine d'humour et tourne à la dérision les acteurs religieux et politiques de ces massacres. Ce cabaret mêle des textes du XIIème et XIIIème siècles ( Beatriz de Dia, Pèire Cardenal, Guillem de Tudèle, anonyme) et des textes modernes ( Pierre et Jeanne Beziers). La mise en scène joue sur de nombreux anachronismes et montre que ceux dont on glorifie le passé devraient faire partie d'un héritage honteux et que les motivations y étaient d'ordre économiques et expansionnistes, réalité qui reste toujours d'actualité...
La troupe du Maquis fourmille d'idées, de propositions scéniques, visuelles, sonores mais du coup le fil de l'histoire racontée s'y perd et le propos y devient moins incisif.
Cette création est riche d'images fortes (musiciens/comédiens rentrent en tenue de bouchers. Louis XIII parle devant un reste de son corps, son doigt plongé, comme dans du formol, dans un bocal et pointe le public et l'interroge d'outre - tombe sur ces actions, un personnage dégomme des têtes en fond de scène comme on crève les ballons dans les fêtes foraines...). La musique est de bonne qualité, la lumière et les costumes appuient l'univers moyen-âgeux, burlesquo - actuel.
Toutes ces nombreuses trouvailles font de ce spectacle, un spectacle rythmé et agréable mais elles devancent le propos qui perd de sa clarté, de son apport d'informations sur la croisade et du coup d’un regard critique plus précis sur cette période de l'histoire. Toutes leurs recherches sur les écrits, les chants et les événements de l'époque ne sont par la même pas suffisamment audibles et compréhensibles, en tout cas pas pour des novices en la matière.