à l’Amphithéâtre de Pont de Claix

Un spectacle sur le site des ateliers de Marianne :
avec comme lancement des photos-reportage projetées sur écran, issues d’un travail mené par un photographe, Klavdij Sluban
3 scènes, 3 caravanes, 3 brèves de vies, conçues à partir d’écrits d’enquête d’un sociologue, André Peyrache :

    * 1 fils qui a quitté le campement revient voir son père
    * un couple entre pelures d’oignons et préparation de la légion d’honneur du père
    * une grand-mère et sa petite fille avec pour chacune une route dans la tête
Les spectateurs, divisés en 3 sous-groupes, passent d’un espace à l’autre.

La scène qui m’a le plus touchée et que j’ai trouvée fort bien interprétée, c’est celle de "Prestige" de Pauline Sales, mise en scène par Eric Massé. Le balancement, l’hésitation, la recherche de soi dans cet univers des roulottes qui ne roulent plus était fort bien rendu par le sol de mousse sur lequel les deux personnages évoluaient. La proximité des corps et des visages installait et rendait crédible et humaine la relation entre ces deux filles-femmes. Moins convaincue par le dialogue de "Amérique" d’Emmanuelle Marie mis en scène par Louis Bonnet. Je ne sais pas à quoi c’est dû : les expressions employées ? le jeu des acteurs ? Le sujet était pourtant là, mais il manquait l’incarnation, la rencontre réelle. Quant à "Carcan et flèches" de Fabrice Melquiot mis en scène par Gilles Granouillet, le doux-amer du jeu en miroir m’a fait sourire mais je ne me suis pas laissé complètement gagner par ce qui était au coeur du discours, ou du moins en fond : la tristesse, la joie et les petits bonheurs à prendre vite parce que demain...

Bonne idée que celle d’investir un lieu comme les ateliers de Marianne et de faire déplacer les spectateurs. Cependant, si la proximité des scènes faisait qu’on entendait ce qui se passait ailleurs et si la rue et ses bruits-mouvements avaient forcément une incidence sur l’écoute du spectateur, j’ai trouvé dommage que ça ne soit pas utilisé, inséré dans le jeu. Les caravanes de ceux qui vivent sur ces terrains-là ne sont pas des bulles ouatées et leurs minces parois laissent "filtrer" et pénétrer l’extérieur. Alors, pourquoi ne pas en jouer et le faire ressentir ? Les acteurs étaient à mon sens trop centrés sur ce qu’ils jouaient et ne prenaient pas en compte cette dimension pourtant inhérente à la vie des gens dont ils parlaient. Mais peut-être était-ce un parti pris de metteurs en scène...
De même, pourquoi la série de photos projetées s’est-elle faite tout en bloc alors qu’il y avait des moments d’attente entre les scènes et qu’elles auraient pu tourner en boucle et être vues comme quand on passe, sans s’arrêter, aux abords d’un camp... ?
Je pense également que la déambulation n’a pas été assez réfléchie et exploitée, qu’elle aurait pu être davantage intégrée à l’histoire qui nous était donnée à voir

www.amphitheatre-pontdeclaix.com

 
   
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