Festival Départ d'incendies et Platonov
Festival Départ d'incendies et Platonov

Un spectacle produit par la Compagnie Immersion (72) et vu le 11 juin à la Cartoucherie.

 

Texte : D’après Tchekhov

Mise en scène : Annabelle Zoubian

Comédiens : Amélie Bisson, Romane Bonnardin, Thomas Corcessin, Sydney Gybely, Léo Nivet, Lula Paris, Rudy Pimbonnet

Musiciens : Antoine Aubert, Thomas Vincent.

Genre : Théâtre.

Public : tout public

Durée : 3H10 avec entracte.

 

Je ne sais pas trop par quel biais l’information est tombée dans ma boîte mail mais j’en ai profité pour aller découvrir le festival  "Départ d’incendies"  et dans ce cadre le « Platonov » présenté par la troupe Immersion.

 

« Départ d’incendies » est un festival de théâtre qui réunit cinq jeunes troupes au Théâtre du Soleil. Il est inspiré par le festival "Premier Pas" créé par Alexandre Zloto et Ariane Bégoin sous l’impulsion d’Ariane Mouchkine de 2003 à 2012. Pendant cinq semaines, les troupes et équipes du festival s’unissent pour former une seule et même grande troupe afin de générer un élan de cohésion et de solidarité entre jeunes créateurs et créatrices.

Les représentations ont lieu dans un des bâtiments de la Cartoucherie qui fait office, le reste de l’année, de salle de répétition pour le Théâtre du Soleil. C’est un bâtiment industriel qui offre une belle ouverture de plateau et de profondeur. La jauge peut accueillir une centaine de spectateurs. A l’extérieur un petit barnum héberge un espace bar convivial. L’ensemble est très théâtreux mais bon enfant.

C’est mon compagnon qui a réservé pour « Platonov ». Dans cette configuration, je n’ai pas coutume de chroniquer. Mais la lecture proposée par cette jeune troupe, sur une des pièces les plus difficiles du répertoire, m’a tellement convaincue que j’ai décidé de contribuer à ma façon à la finalité du festival : faire connaître le travail de jeunes créateurs.

La mise en scène est très sobre pour mieux laisser  place au jeu. En première partie, le décor se compose, en avant scène, de deux petits salons  symétriques à cour et à jardin (fauteuil en cuir, table basse et store) qui ouvrent sur une grande table dressée pour un dîner. La lumière est joliment tamisée. Côté jardin, en fond de scène, les musiciens jouent du clavier, de la guitare et des percussions. Dans la seconde partie, le plateau nu est seulement habité par quelques chaises, un lustre, la porte du fond et la pleine lumière: les masques tombent.

Ils sont  sept comédiens et deux musiciens à porter brillamment l’histoire et sans sonorisation. Mention spéciale à Thomas  Corcessin, Rudy Pimbonnet et Léo Nivet pour leur interprétation respective de Platonov, Ossip et Sergueï. Ces dames incarnent fort bien leur rôle mais je n’ai pas été la seule à déplorer une gestuelle des bras quelque peu surannée et surtout une diction peu audible. Dans les quelques réserves à émettre, je rajouterais une musique, qui sauf exception, n’apporte rien au spectacle et une fin un peu pathos. Mais entre temps, que d’émotions ! J’ai particulièrement vibré  en seconde partie quand ces dames viennent, tour à tour, debout sur les chaises, au son d’une mélodie romantique, demander des comptes à Platonov.

 

Le « Platonov » de la troupe Immersion était un projet ambitieux pour de si jeunes gens. Ils ont admirablement su relever le défi avec intelligence et sincérité.

 

Catherine Wolff

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