La dernière allumette - La lumière des Misérables
La dernière allumette - La lumière des Misérables

Spectacle produit par la Cie Premier Acte (69), vu au théâtre du Petit Chien le 22 juillet 2023 dans le cadre du Festival OFF d'Avignon 2023.

 

Mise en scène : Sarkis Tcheumlekdjian

Costumes et scénographie : Cie Premier Acte

Interprètes : Deborah Lamy, Alice Perrier et Inès Plancher

Genre : Théâtre

Durée : 1h00

Public : À partir de 8 ans

 

Notre attention est immédiatement happée par la scénographie, d'une beauté froide : la neige au sol, les flocons qui tombent du ciel, une petite fille en loques et un miséreux à gâpette assis sur une caisse sont immobiles. Le froid les paralyse. La nuit est tombée, la brume les enveloppe de son mauvais augure. Les lumières s'appuient sur les brumes et les flocons de neige font vibrer les ventilateurs. La petite fille s'apprête à craquer sa dernière allumette...

 

L'extraordinaire conteuse Déborah Lamy nous dépeint alors un tableau bien noir de ces enfants livrés à eux-mêmes. La petite fille venue d'Orient et le jeune garçon abandonné trop tôt par ses parents sont promis à un bien triste destin : sans vraiment le savoir, la petite fille aux allumettes et Gavroche se sont échappé de leur livre respectif pour se rencontrer sur ce trottoir glacial... Ils vont apprendre à se connaître, Gavroche a déjà "roulé sa bosse" de malheureux et bouscule un peu la petite qui, elle, croit encore en ce Dieu qui l'a abandonné. Elle est certaine de pouvoir bientôt rejoindre sa grand-mère au Paradis, mais c'est bien Gavroche qui la nourrit avec un quignon de pain chapardé sur les étals, lui qui a très vite compris que Dieu ne l'aiderait pas dans sa quête de survie et que seule la débrouille est son amie.

Ces tragédies du début du XIXème siècle n'ayant pas éclairé nos générations actuelles malgré les écrits d'Andersen et de Victor Hugo, le metteur en scène nous rappelle ces drames au temps présent et propose le théâtre comme un moyen d'inciter à la vigilance : les enfants ne sont pas nés pour être maltraités, pour mendier ou pour mourir sur les barricades...

Je ne dévoilerai pas la fin de ce conte merveilleux qui m'a transporté du début à la fin. Mention spéciale pour Deborah Lamy, conteuse extraordinaire à la voix envoûtante et à la présence captivante...

 

Evelyne Karam

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