DéBatailles
18 déc. 2008La compagnie lyonnaise a présenté sa création toute récente le mercredi 17 décembre sur la scène de l’Hexagone de Meylan (38).
Tout public
Durée : 1h20
Interprètes : Xavier Gresse, Sylvain Julien, Jim Krummenacker, Vincent Martinez et Denis Plassard
Percus : Quentin Allemand
Interprétation, composition : Jean-Paul Hervé et Norbert Pignol
Guitare : Jean-Paul Hervé
Accordéon : Norbert Pignol
Scénographie : Nicolas Boudier et Denis Plassard
Tout commence avec montre distinction(s) : costards, poignées de mains. Au fond de la scène : une autre scène, celle des musiciens, qui rappelle les orchestres de baluches populaires dès lors que les musicos chaussent leurs perruques. Après les présentations d’usage, les saluts, la "photo" de groupe, telle celle d’une équipe de foot, les protagonistes se coiffent de blond ou de brun. Le top de départ est ainsi donné pour un enchainement non stop d’affrontements comme combat(s) sur un ring ou match d’impro. Si tout est calé au poil, ce qui nous est donné à voir et à entendre prend allure de performance(s) avec des équipes qui se mesurent, se re-composent en géométries variables.
Autour de ce concept qui rappelle le jeu du béret des cours d’écoles, avec dominants-dominés et inversions de rôles, c’est un parcours en emboitements de figures qui se dessine et se dé-construit comme un mikado avec des mouvements amplifiés, dupliqués, ralentis, combinés. On se la joue smart, un tantinet traitrises et méchancetés, petits marlous chercheurs de noises, gallinacés ou danseuses à tutus. Tous les coups (ou presque) sont permis dans cet univers où la musique, jouée en direct, nous fait tanguer entre volants électriques, versants traditionnels ou pures rythmiques, impulsant indéniablement une dynamique à la danse. On pense parfois aux propositions de Merce Cunningham avec ses bêtes aux dos multiples ou au Docteur Folamour de Kubrick guidé par sa main gantée, et bien entendu aux films de gangsters ou de kung fu...
Un spectacle dansé ancré dans la contemporainéïté et saupoudré de technique hip-hop, certes, mais qui emprunte indéniablement au mime et à l’univers circassien. Ce qui en fait un moment complet, où l’énergie ne décroît pas tandis que nous savourons à plein rire historiettes et jeux sans conséquences véritables. Un ode puissant, désopilant, ébouriffant, proposé avec désinvolture et insolence, à la danse et au masculin. La salle, ce soir-là, était particulièrement réactive et un véritable dialogue s’est de fait instauré entre le plateau et les spectateurs de tous âges.
L’Hexagone : www.theatre-hexagone.eu