La Rampe d’Echirolles (38) a accueilli ce concert épistolaire le vendredi 12 décembre 2008 en soirée.

- Tout public
- Durée : environ 1h30

Interprètes :
- François-René Duchâble : piano
- Alain Carré : comédien et adaptation
- Photographies : collection du musée Hector Berlioz

 

 





Ces deux-là n’en sont pas à leur première aventure partagée puisque d’autres spectacles ont précédé ce spectacle : "L’oiseau Prophète", "Voyage dans la Lune" ou encore "L’eau d’ici vaut l’eau-delà"... Pour notre part, nous n’avions jamais eu l’occasion de découvrir le travail du comédien qui oeuvre pourtant depuis nombre d’années dans la Région. Nous ne connaissions pas du tout le pianiste dont la longue carrière classique a commencé en 1965 avec le premier prix de piano au CNSM de Paris.

Ce soir-là nous a offert une belle rencontre entre paroles et musique, entre deux arts du Dire qui peuvent faire bon ménage, se croiser tout en ouvrant des domaines sensibles particuliers. Ce voyage d’Hiver, c’est celui que Berlioz effectua quelques mois avant sa mort alors qu’il était très malade, vers la Russie où il était admiré. L’approche qui nous a été proposée montre le revers des choses : un homme aux prises avec ses doutes, ses douleurs, sa rage, son irrémédiable ; un homme inscrit dans son temps, un temps marqué par d’autres hommes, et pas seulement des artistes.

A l’arrière plan, sur un immense panneau : une succession de lithographies, de partitions, de lettres échangées, de portraits. Un grand format qui ne nuit pas aux mots et qui ne vole pas la vedette à l’incarnation du Maître. Avec aisance, détaché, François-René Duchâble balade ses doigts sur la clavier. Il semble entreprendre des périgrinations, s’amuser de fantaisies, jouer de facéties musicales. Il est à la fois d’une étonnante sobriété tant dans le jeu que dans la présence, et d’une incontestable dextérité. La musique paraît si facile et le voyage au-travers des oeuvres si évident. Un voyage qui est aussi celui que les spectateurs font dans l’esprit de Berlioz tout en états d’âme, réflexions et désespoir(s). Le musicien devient le confident de la correspondance du compositeur. C’est un peu comme si, par le biais d’Alain Carré qui l’incarne, Berlioz se parlait à lui-même. Sous ce crâne : une tempête, un tumulte, un déchirement. Alors les mains battent le pavé, elles martèlent le clavier ou elles courent comme une plume sur le papier, quand le temps d’une soirée aura permis une courte trêve : celle d’être aimé et adulé ! "Il faut que l’homme soit particulièrement dur à mourir !"

Si un tel spectacle tient parfaitement un plateau comme celui de la Rampe, nous pensons également qu’il pourrait tout aussi bien avoir sa place et prendre une mesure différente dans des espaces plus petits, intimes, proches mais nous ignorons s’il existe une version de ce type.


La Rampe - Echirolles (38) : www.ville-echirolles.fr

Retour à l'accueil