Chatha (69) était présente sur le plateau de la Rampe (38) le mardi 28 avril 2009 avec cette nouvelle création.

Distribution :
- Chorégraphes : Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou
- Danseurs : Johanna Mandonnet, Aïcha M’Barek, Rolando Rocha, Hafiz Dhaou et Seifeddine Manai
- Création lumière : Xavier Lazarini
- Création son : Eric Aldea et Ivan Chiossone
- Régisseur son : Christophe Zurfluh
- Régisseure lumière : Mélanie Bouvret
- Participation de la fanfare l’Echo d’Echirolles

- Tout public
- Durée : 1 h

 

 

C’est le deuxième spectacle que nous voyons de cette compagnie lyonnaise que nous avions découverte lors des Rencontres des 20 avec un extrait de "Khaddem Hazem". La Cie Chatha l’a a par ailleurs produit lors de la saison 07-08 sur la scène de la Rampe d’Echirolles (38).

L’entrée en salle se fait en fanfare : les spectateurs sont ainsi conviés à prendre place dans une atmosphère festive et amicale. Progressivement, un glissement se profile : de la liesse de l’invite à quelque chose qui va grinçant et grimaçant, dans le jeu des corps, dans ces chassés-croisés avec cintres et portants, dans ces coiffes-casques à visière, dans les musiques-mêmes. D’abord, il y a une sorte de parodie circassienne, un simili défilé où chacun(e) gonfle le torse, se met en avant et en avantage(s) : on salue en oscillant la main comme ces reines de corsos fleuris, on attend les réactions des spectateurs, peut-être une glorification... C’est un show un rien bonhomme. Puis les têtes deviennent plomb et les corps basculent, tombent, se recomposent, renouvèlent le genre. Les oreilles bourdonnent, les vêtements sont carcans pour mutant(e)s, ils ont leur propre vie, indépendamment des corps qui disparaissent derrière eux et ne laissent apparaitre que des mains. On s’attend à ce que la chair s’étiole, à ce que l’humain se meurt dans un rien. A moins qu’il se confonde avec un guerrier, un loup pour ses semblables, un mercenaire... Vient alors le temps des combats kung-fu, simulâcre d’apparences à l’issue desquels on se demande si le corps est intact, indemne. La danse sensitive prend le pas et ouvre sur un Possible, pour voir enfin plus loin, au-delà... des apparences !

 

On retiendra une compagnie en recherche, en expérimentation d’univers et de sens, qui explore les espaces et les contours des choses. On y retrouve des constantes, comme la danse sensitive, peut-être cette fois-ci moins présente que dans "Kaddem Hazem". Un spectacle plus entêtant et dissonant.

 

 

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