Nous ne sommes pas des oiseaux
04 mai 2009
C’est la deuxième fois cette année que nous avons l’occasion de voir des facettes du travail de la danseuse et chorégraphe iséroise Sylvie Guillermin ("Des Monstres", article du 4/03/2009). Là, cette création donnée le mardi 5 mai 2009 sur la scène de la Ponatière à Echirolles (38), nous offre la possibilité de nous représenter les volets de son parcours artistique depuis la création de sa compagnie en 1988, au-travers de trois opus qui jouent entre solo(s) de duo.
Tout public
Durée : 1h10
Distribution :
Conception et chorégraphie : Sylvie Guillermin
Chorégraphie Opus 3 : Sylvie Guillermin et Deborah Salmirs
Musiques : Frédéric Dutertre
Interprète Opus 1 : Rémi Esterle
interprètes Opus 2 : sylvie Guillermin et Frédéric Dutertre
Interprète Opus 3 : Dedorah Salmirs
Textes : Bernard Falconnet
Si les trois Opus qui nous ont été présentés forment un ensemble, ils pourraient tout aussi bien être vus de manière totalement indépendante. Il n’y a en effet pas de véritable(s) interférence(s) qui les ferai(en)t s’interpénétrer.
L’Opus 2 mêle le(s) jeu(x) des deux interprètes : la danseuse n’est pas exclusivement danseuse, ni le musicien exclusivement musicien. Leurs mondes recèlent et révèlent d’amples porosités. L’écriture se fait "en direct", avec le recours au Sample qui permet d’enregistrer au fur et à mesure du déroulé sons, voix, rythmiques et d’avancer par strate(s). C’est un peu comme si une idée, un mouvement, en appelait un(e) autre. Comme si nous assistions à l’élaboration, à la construction de la pièce. L’espace a des couleurs expérimentales, il invite à la métamorphose des sens, aux métaphores. On est à la fois dans une modernité et dans un monde naturel et ethnique avec des chants de baleines, des sons inuits. On s’interroge sur ce qui est millimétré, pensé, conçu, et ce qui s’improvise sous nos yeux. La proposition met en résonance(s) les corps, la musique, l’univers ailé.
L’Opus 1 est en retour à l’Unité, prise entre deux mondes : celui du bas, la Terre, le sol, et celui du haut qui pousse l’homme à regarder et à convoiter le ciel. Ce solo intitulé "Tête en l’air", initialement créé en 1988, est ici réinvesti par un danseur attaché à l’univers du cirque. Approches de la mise en synergie de l’Homme et de la Perche avant l’oscillation perpétuelle du balancier du temps.
L’Opus 3 enclenche ce monologue autour d’un objet, la machine à laver, en ajoutant une voix, un texte en forme de poétique philosophique. On relèvera le roulement du tambour en marche qui laisse parfois apparaître la danseuse dans le(s) mouvement(s) de l’égérie mécanique.
Si nous avons pris plaisir et surprise à l’Opus 2 qui ouvrait la soirée, nous avons ressenti une baisse d’intensité et de tonicité dans les deux autres malgré quelques points d’accroche. Ce qui nous conduits à avancer l’idée que l’ordre de succession et de progression du propos est peut-être à interroger. En somme, un triptyque au fil duquel la curiosité s’émousse et l’intérêt tend à se distendre. Dommage !
La Rampe - Echirolles (38)
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