Aux pieds de nos murs
25 oct. 2007Née en 2001, la compagnie grenobloise des Mangeurs d’Etoiles était présente à l’Espace 600, à Grenoble (38), le mercredi 24 octobre 2007. Elle avait déjà été accueillie en résidence sur la saison 2004/2005.
- Mise en espace : Tristan Dubois
- Texte (commandé par la compagnie) et dramaturgie : Elisabeth Chabuel
- Costumes : Cédric Marchal
Réalisation costumes : Virginie Debauge
Avec :
Laura Lantez (Winnie) : Comédienne
Sébastien Chabert (Willy) : Comédien
Marie Bonnet (le groom) : Comédienne
Violette Jullian (la voix) : Chanteuse
Xavier Machault (le rockeur) : Musicien
François Thollet (l’accordéoniste) : Musicien
Durée du périple théâtral : 1h30 Jauge limitée à 30 personnes
Rendez-vous nous a été donné devant la salle de l’Espace 600, salle implantée délibérément dans un quartier de mixité sociale. Mais cette fois-ci, pas question de nous installer confortablement dans des sièges prévus à cet effet, comme le ferait tout bon spectateur. Nous voilà en partance, derrière une fille à roulettes jusque dans le dehors, suivant bientôt les traces et sillons d’un homme et d’une femme perdus de les dédales de leurs vies. Lui, Willy, entend une voix, qu’il suit, coûte que coûte, pour atteindre enfin son grand rêve d’Ailleurs. Elle, Winie, tente de garder le lien avec ce fil rouge qui se rompt imanquablement aux angles des murs de béton gris. Il court, nous presse de le suivre, en oublie son fardeau qu’elle porte tant bien que mal, qu’elle roule, tire, pousse. Son exil à lui lui fait chercher la terre, le sable qui pourrait rappeler le Pays. On emprunte coursives, on franchit bien des portes, on se tait, ça résonne, les murs sont de suie... La Villeneuve, quartier qui se lézarde, se fait miroirs, échos, aussi terrain de vies, d’espérances, de croyances, de lassitude aussi. Le voyage, ici, ne serait qu’utopie, toujours cherchée, jamais trouvée ? On en doute quand l’odeur de la soupe fait frémir nos narines, quand une porte s’ouvre sur les mots d’une guitare, quand enfin on se retrouve tou(te)s autour d’une table de bois, dans l’espace chaleureux d’un appartement où toutes nos couleurs se mélangent, se plaisent. Nous voilà dans l’antre d’une grande famille. Y’a de la place pour tout le monde, quitte à se serrer les coudes.
Cette approche de l’espace n’est pas nouvelle, nous confie Nelly, même si cette déambulation est toute récente, la première ayant eu lieu le 23/10/2007 : "en 2006, le festival Quartiers Libres a commandé à la compagnie un travail sur une circulation dans le quartier. L’idée de la création est née de ces premières expériences et du fait que la compagnie a passé un an en résidence à l’Espace 600 et a donc eu le désir de s’inscrire dans le quartier. Nous avons donc passé commande à l’auteure Elisabeth Chabuel, et proposé ce projet à l’Espace 600 qui s’est montré très réceptif à la proposition."
Un moment qui chatouille, qui gratouille, en plaisirs partagés. Une manière de dire le théâtre autrement, ailleurs, tout en proximité. La jauge était de trente mais à moiNs de marcheurs on aurait pu goûter d’avantage les mots, l’intentionnalité des auteurs et interprètes.
Une compagnie à suivre !
www.espace600.fr