La compagnie lyonnaise Arcosm (69) a présenté sa deuxième création, dont nous avions vu les prémices lors de la Route des 20 à l’automne 2006 ), le mardi 15/01/2008 sur la scène de l’Amphithéâtre de Pont de Claix (38).

Réalisation :
- Conception : Thomas Guerry et Camille Rocailleux
- Création lumière : Olivier Modol
- Régie son : Christian Hierro
- Création costumes : Charlotte Pareja et Florinda Donga

Durée : 1h20 Tout public

Avec :
- Quentin Allemand : percussionniste
- Sébastien Cormier : danseur
- Romy Esteves : chanteuse
- Thomas Guerry : danseur
- Eléonore Guisnet : danseuse
- Camille Rocailleux : percussionniste
- Anne-Cécile Chane Tune : danseuse

Le spectacle a pu être produit dans son intégralité avec une adaptation nécessaire du décor à l’espace scène.

Dans un imbroglio de sons et de mouvements syncopés apparait Lisa, tache rouge dans la scansion de ce gris-noir. Cette Femme-Coquelicot pousse un cri qui va se répercuter et fissurer cette aphonie ambiante, introduisant des rondeurs là où tout n’était qu’anguleux, précipitant les êtres les uns vers les autres, les incitant, de manière parfois tacite, à se défaire de leur cuirasse, de leurs carapaces. Le fil du son s’étire, de re-compose, change de rythmes, module l’espace... Lisa tire-t-elle les ficelles de ce ballet, l’écrit-elle ou en devient-elle elle-même l’objet manipulé et balloté ? L’un et l’autre, tour à tour. Lisa, c’est notre intérieur, nos batailles, nos espérances et nos craintes, ce sont nos solitudes qui se cherchent aussi. Progressivement, le noir-gris laisse apparaitre le rouge, coutures-reprisures jusqu’à ce qu’il colore à l’extrême le plateau, excepté cette tache jaune d’or qui laisse présager que tout va recommencer... Chacun(e) y piochera sans doute un sens et croisera son double.


Arcosm a définition(s) multiple(s), parce que les artistes qui la composent viennent d’univers éclectiques (danse, musique, chant, cinéma) et oeuvrent consciemment pour le croisement et les dialogues entre ces disciplines qu’ils trouvent trop souvent cloisonnées, séparées, réduites certaines fois à n’être que des faire-valoir pour l’une ou l’autre. C’est pourquoi les musiciens ne sont pas QUE musiciens, les danseurs QUE danseurs et la chanteuse QUE chanteuse. Leurs voix tissent un univers ouvert et confondant où il est parfois difficile de dégager des définitions précises et uniformes. Au sein même des arts utilisés, des rouages nombreux : le chant oscille du lyrique aux murmures, devient une sorte de parole(s) intérieure(s), flirte avec les onomatopées, glisse vers des expressions rythmiques ; la danse a des traits contemporains mais est empreinte de comédie musicale, elle joue des claquettes à la Fred Aster ; la musique instrumentale résonne dans les corps et les corps deviennent caisses de résonance(s)... Il y a le choeur et les coeurs, l’individu et le groupe. C’est ainsi d’ailleurs que s’est créé "Lisa" : à la conception ils sont deux, mais ensuite est venu le travail de passerelles pour que les uns apprennent ce que les autres savaient et vice versa, avec évidemment les temps de recul nécessaires aux deux initiateurs à la fois dedans et dehors, en regard de ce qui se tramait et acteurs aux côtés de leurs comparses.

Contacts salle : Amphithéâtre

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