Souliers Rouges. Tragi-comédie pour petite fille et marâtre.
Souliers Rouges. Tragi-comédie pour petite fille et marâtre.

Spectacle de la Compagnie Les Nuits Claires (34) et de la Compagnie Agnello (Belgique), vu en séance scolaire le 18 février 2016, au théâtre Jacques Cœur à Lattes (34)

Texte : Aurélie Namur

Mise en scène : Félicie Artaud

Jeu : Claire Hengel, Aurélie Namur, Yannick Guégan

Genre : Théâtre

Public : Familles à partir de 7 ans

Durée : 55 minutes

Création 2015-2016

Un personnage en costume rouge, auréolé d’une lumière flamboyante, se présente comme Tristan Dersen, descendant du célèbre Andersen. Il nous rappelle l’essentiel du célèbre conte très cruel dont s’est inspirée Aurélie Namur pour cette réécriture.

Une orpheline est adoptée par une marâtre qui ne supporte pas que l’enfant conserve des souvenirs de sa mère défunte. Comme elle, l’enfant aime le rouge… Or donc, "Madame ma mère" lui impose le blanc ! Le personnage inventé de Tristan Dersen, s’invite alors dans l’action. Diabolique vendeur, il propose à la fillette pour l’achat d’une paire de chaussures blanches, de lui offrir des chaussures rouges, qui lui permettront de rejoindre sa maman adorée, et que la fillette s’empresse de chausser…

Dans le conte originel, ces chaussures maléfiques obligent la fillette à se lancer dans une danse endiablée, qui ne cesse que si on lui coupe les pieds ! Juste punition pour avoir transgressé l’interdit. Certes, le maléfice opère ici aussi, et l’enfant se lance dans une gigue, à la fois drôle et terrifiante, portée par une musique dynamique, mettant son environnement sens dessus dessous… Une hache fait même son apparition ! Mais Aurélie Namur a fait le choix de proposer une morale différente, bien moins cruelle, plus tournée vers un avenir apaisé.

La mise en scène ingénieuse s’appuie sur un espace délimité par les panneaux disposés en triangle, décorés de tapisserie très kitch, ou agrémentés d’un store à lamelles, donnant une impression de profondeur. Peu d’éléments de décor, une table ronde haute, deux tabourets dont un très haut pour la marâtre, qui domine la fillette installée sur une siège très bas. Les comédiennes arborent des tenues très BCBG dignes des années soixantes, en harmonie avec le décor. Les éclairages alternent entre le blanc très pur et le cramoisi, se jouant des contre-jours et des ombres chinoises. Les objets, notamment les chaussures, semblent doués d’une vie propre, parlent, et se déplacent seuls…

Aurélie Namur transpose ce conte dans un univers réaliste, plus proche de celui des enfants d’aujourd’hui, abreuvés de jeux vidéo. L’ensemble a un petit air de spectacle de music-hall… les costumes, les jeux de lumière et la musique probablement ! La fable reste néanmoins moralisatrice, mais de manière plus actuelle et crédible.

Cathy de Toledo

Retour à l'accueil