Christophe Raynaud de Lage

Christophe Raynaud de Lage

On n'est pas là pour sucer des glaces

Un spectacle produit par le CNAC (51) et vu à la Villette le 7 février 2020.

 

 

Mise en piste : Galapiat Cirque

Circassiens : Fernando Arevalo Casado, Davide Bonetti, Demain Bucci, Carlo Cerato, Noémi Devaux, Hector Diaz Mallea, Aurora Dini, Darianne Koszinski, Sebastian Krefeld, Marica Marinoni, Ivan Morales Ruiz, Oskar Norin, Pablo Peñailillo Soto, Anton Persson, Maël Thierry, Céline Vaillier

Genre : cirque contemporain

Public : tout public

Durée : 1H30

 

 

Assister à une représentation de la dernière promotion du CNAC, c’est la garantie de prendre un grand bain de jouvence, plein d’énergies, de trouvailles ludiques, d’audaces circassiennes. Distraite, j’ai manqué une première soirée après avoir confondu les horaires. J’ai persévéré pour me rattraper (un grand merci à mon interlocutrice de La Villette). Je n’aurais peut-être pas du !

 

Dans un tel projet, toute la difficulté réside dans le fait de conjuguer le collectif de la promotion et la promotion de chacun des jeunes artistes. En ce sens, la mise en scène a, de mon point de vue, failli. J’ai détesté le collectif. La narration oscille entre une « teuf » déjantée et une répétition de cirque. Soit la piste est vide et on s’ennuie ferme comme dans cette interminable ouverture qui montre un jeune circassien, chaussé de blocs de glace et empêtré dedans. Soit la piste est pleine des 16 jeunes gens -11 hommes et 4 femmes- et on ne voit rien des différentes disciplines. Précisons simplement que ces scènes collectives qui constituent l’essentiel de la soirée sont très axées sur la danse (plutôt hip hop) et donnent la parole à quelques jeunes qui se défendent bien dans ce registre.

C’est dans les rares numéros individuels que le spectacle brille : un duo en roue cyr, époustouflant de poésie ; un dialogue magique entre deux trapézistes volants et deux acrobates de bascule coréenne ; un imaginaire fabuleux en jonglage. Je regrette que l’équipe du Galapiat Cirque, auteur de la mise en piste, ne soit pas partie de cet incroyable jongleur, Carlo Cerato, pour construire sa narration. Les autres circassiens n’en sont assurément pas moins doués. Seulement, à chaque fois qu’ils entament une performance, elle se trouve systématiquement parasiter par une intrusion scénique.

 

A part les quelques moments de grâce mentionnés ci-dessus, auxquels je rajouterais le petit intermède musical entre un violon et un  mini-arrosoir manipulé comme une marionnette, le spectacle n’a pas répondu à mes attentes. J’en avais peut-être trop du reste, entre un bon papier que j’avais lu par ailleurs et mes propres élèves qui ont découvert le spectacle hier soir et qui l’ont aimé. A titre personnel, je n’étais peut-être pas dans les meilleures dispositions aujourd’hui. Je note néanmoins que le public, chaud bouillant au début, l’était déjà beaucoup moins à la fin.

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