photo: Basil Stuucheli

photo: Basil Stuucheli

Danse macabre

Un spectacle produit par Production MZ Atelier (Suisse) et vu le 22 septembre  au Théâtre de la Cité Internationale.

 

Conception, mise en scène  et chorégraphie : Martin Zimmermann

Création musicale : Colin Vallon

Conception décor : Ingo Groher

Interprètes : Tarek Halaby, Dimitri Jourde, en alternance Methinee Wongtrakoon ou Eline Guélat, Martin Zimmermann.

Genre : pluridisciplinaire

Public : tout public

Durée : 1h10

 

C’est sur le synopsis du programme que j’ai eu envie de découvrir le travail de Martin Zimmermann. « Danse macabre », entre théâtre d’objets, danse et disciplines circassiennes a su me séduire par certains aspects, sans me convaincre totalement.

 

Dans un décor de cour des miracles, jonché de détritus et surplombé d’une cabane juchée sur un à-pic, quatre pauvres hères trainent leur désarroi : un clown à la dérive suite à une déception amoureuse, un mendiant fou claqueur de dents et qui n’est autre que la mort, une Esméralda contorsionniste, un homme-femme qui interroge le genre et la société du spectacle.

Le fil narratif est tenu. On assiste plutôt à une succession de tableaux tantôt grotesques, tantôt inquiétants, qui se déroulent au sol ou dans la cabane à bascule et qui expriment par le chant, la danse, l’autonomie des objets une certaine absurdité d’être au monde.

La créativité est réelle et donne lieu à des scènes de toute beauté : le chant en arabe, l’invention des formes auxquelles s’adonne la contorsionniste avec un simple sweat, la destructuration du décor en antre de l’enfer, le jeu de la chaussure et de la table, le défilé de mode version opéra de Quat' sous.

Les références sont multiples depuis Keaton, François Tanguy et le théâtre de la Mezzanine pour la cabane, jusqu’ à Mickaël Jackson et « Thriller » en passant par Raphaël Boitel et « l’homme de Hus ».

Ces qualités, indéniables, ne parviennent pas, à mon sens, à combler un manque global de cohérence et de rythme ; On sature dans un trop plein de sons, de gestuelles, d’effets. Les changements de registres, entre Grand Guignol et tragique, sont brutaux et anéantissent l’émotion.

-« Danse macabre » est un spectacle riche. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Malgré plusieurs défections, le public a ovationné. Mon point de vue se situe entre les deux.

 

Catherine Wolff

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