Affiche du spectacle

Affiche du spectacle

L'abus d'amour

Spectacle de Jean-Luc Simonneaux vu le 25/11/2023 à la comédie Saint-Michel à 19h45.

 

Auteur : Jean-Luc Simonneaux

Comédiens : Olivia Dardenne, Cédrick Spinassou

Mise en scène : Jean-Luc Simonneaux

Type de public : Adultes

Genre : Théâtre

Durée : 1h10

 

L’abus d’amour est une comédie qui se présente comme une suite de petits sketchs. Deux personnages singuliers et quelque peu dérangés se rencontrent et vivent sous nos yeux les différentes étapes classiques d’une romance : rencontre, emménagement, mariage, procréation, etc… jusqu’à la rupture. Ils ont bien évidemment, de par leurs névroses, leur manière propre et décalée de traverser chacune de ces étapes de vie. 

 

Toute la comédie repose sur le caractère particulier des deux protagonistes, sur le décalage entre leur côté naïf, coincé et détraqué avec les monstruosités qu’ils disent et commettent. Même si les acteurs les incarnent bien, ils sont peu développés et ne nous sont accessibles que superficiellement, juste assez pour nous inciter à nous moquer d’eux. C’est d’ailleurs le principal ressort comique de la pièce, d’insister sur leur ridicule, par exemple, à chaque fois qu’est mentionnée une de leur bizarrerie, comme l’amour des perruches de l’un et la cupidité narcissique de l’autre. Cet humour peut plaire peut-être mais il m’a surtout mis un peu mal à l’aise. Quelque chose de malsain plane dans l'atmosphère tout au long du spectacle et finit d’ailleurs par éclater à la fin. Les personnages ne sont jamais ni sympathiques ni entiers, si bien que j’ai eu l’impression de les observer se débattre à distance, dans une bulle irréelle et infranchissable. Ainsi, rien ne m’a touché chez eux, ni leurs actions, ni leurs réactions, tout ce qui les concerne m’a laissé indifférent. En ce sens, le spectacle fournit une expérience originale, car on ne s'ennuie pas sans pour autant avoir l‘impression d’être investi dans l’histoire. À la place, on se sent comme un voyeur, à épier et à picorer l’humour qu’elle essaye de produire. Sur ce point, la pièce n’arrête pas et fournit beaucoup de blagues, même si un bon nombre se perd dans le vide, comme par exemple la répétition de mots contenant la syllabe “pute”. Malgré tout, je n’ai à aucun moment pu rire de bon cœur ; il me fallait, pour sourire, fournir un effort, comme argumenter avec mes lèvres pour qu’elles s’activent. La salle, qui elle aussi avait envie de rire, laissait échapper des petits rictus de temps à autre, mais jamais à l’unanimité. Au final, j’ai moins vu dans cette pièce une comédie qu’une exploration théâtrale, une manière d’être glauque et léger à la fois qui, bien qu’intéressante sur certains points, ne m’a pas non plus emballé.

 

Alexandre SAINT-DIZIER

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