Rosemary Lovelace fait ça devant tout le monde

Source : https://www.loeildolivier.fr/

Spectacle de Marie CHARLET vu le 27/11/2023 au Théâtre Montmartre Galabru.

Auteur : Marie CHARLET

Comédiens : Marie CHARLET et Anne CADILHAC

Mise en scène : Frantz MOREL A L’HUISSIER

Type de public : Tout public

Genre : Théâtre musical

Durée : 1h10

Selon les dernières rumeurs, la reine des romans à l'eau de rose serait en train de se faner. Qu'à cela ne tienne, elle n'a pas dit son dernier mot !

Rosemary Lovelace est une écrivaine de roman à l’eau de rose qui réalise la performance d’écrire de toute pièce, devant nous, un nouvel opus à sa longue "livrographie". Avec son maquillage de diva, ses boucles roses, sa robe rose, ses accessoires et ses décors du même ton, on sent vite que le personnage est entier et il ne tarde pas à nous emmener dans son univers, pas si distinct d’ailleurs de celui de son roman. Rosemary raconte ainsi, en complicité avec sa greffière-pianiste, l’histoire d’une jeune fille de bonne famille qui découvre que l’amour n’est pas qu’une cérémonie fantasmée. Le récit, tout aussi authentique que parodique, est très agréable à suivre, d’autant plus que Rosemary en chante la majorité, prenant tour à tour la voix, la gestuelle et la mélodie des différents personnages du roman.

L’actrice principale joue Rosemary avec tellement de naturel et de désinvolture qu’on en oublie presque que c’est un personnage et qu’on jurerait que c’est bien elle qui fait le spectacle. Et comme elle performe son écriture pour nous, public, on s’y sent naturellement inclus, à d’autant plus forte raison que Rosemary réagit adroitement à chacune de nos exclamations. Les accessoires sont simples, efficaces, élégants, parfois même surprenants et toujours intelligemment liés à la mise en scène. Les chansons sont aussi bien choisies qu’adaptées, interprétées et chorégraphiées avec légèreté, toujours à l’eau de rose et sans trop de chichis. Tout cela donne une pièce particulièrement chaleureuse et conviviale, à mi-chemin entre le théâtre et le stand-up, où règne un esprit simple et joyeux, plein d’imperfections assumées qui en renforcent l’humanité. Seul le jeu burlesque avec la pianiste, bien que souvent drôle, paraît parfois forcé et dénote un peu avec le reste. Mais loin de perturber le public, cela ne fait qu’en renforcer la proximité avec la scène de cette comédie musicale à la bonne franquette, où l’on se régale avec simplicité sans que le service n’ait besoin d’être impeccable. 

Alexandre SAINT-DIZIER