Entre les barreaux
Entre les barreaux

Spectacle de la Cie La Fauvette (63000) vu le 17/02/2024 à 20h, à La Tour d'Aigues (84240), dans le cadre de la manifestation « Détours de cirque », sous le chapiteau de La Bourguette.

 

Conception, et artistes en scène : Marie Bouvier et Mariotte Parot

Chorégraphie : Milène Duhameau

Scénographie: Clément Dubois

Musique : Rémi Louise

Construction : Thomas Petrucci

Genre : Musique / danse / cirque

Public : Dès 8 ans

Durée : 50 mn

 

Un moment intense ! Dés le début du spectacle, je suis saisie, et vais vivre avec les artistes, un temps suspendu (50 minutes, en vérité), « entre les barreaux » !

 

Les barreaux, ce sont des échelles de chantiers, assemblées, constituant un espace restreint, et représentant une cellule de prison.

Les artistes, ce sont deux femmes ; l'une est circassienne, l'autre est danseuse.

L'autre artiste, c'est celui qui a créé la musique. Cette musique est étrange et fascinante, car parsemée des bruits de l'univers carcéral. Elle accompagne le corps à corps dansant des deux artistes et donne le rythme ; tantôt lent, tantôt accéléré, tout autant en force qu'en finesse.

J'ai remarqué une impressionnante et toute douce descente du corps de l'artiste circassienne, abandonnée aux barreaux de l'échelle.

Ce corps à corps nous parle ; il explore la contrainte d'évoluer et d'exister dans un espace clos, ainsi que de la rencontre sensible, nécessaire avec l'autre. Entre les deux femmes, cela se noue, se dénoue ; elles s'observent, puis se provoquent, entrent dans une lutte, puis commencent à s'apprivoiser, pour finir par entrer en connivence... La lumière, en clair obscur, souligne la beauté des deux corps dansants. Je suis touchée par les émotions exprimées dans la danse.

Ce spectacle interpelle et nous questionne : quel est l'impact de l'enfermement sur le corps, l'âme, l'esprit ? Comment habiter l'enfermement ? Jusqu'où supporter la contrainte ?

Les deux artistes ont réfléchi, et conçu ce spectacle, à partir d'une lecture commune ; « L'université de Rebibbia » de Goliarda Sapienza, relatant l'expérience de l'auteur dans une prison pour femmes, ainsi qu'à partir de notre expérience commune à tous : le confinement.

 

Patricia Gueperou.

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