Mister H
13 avr. 2009Théâtre et Marionnettes
Durée 1h
Vu le Vendredi 15 janvier 2009 au Théâtre Massalia à Marseille.
Notre appréciation : Pas mal...
La fascinante histoire du scientifique Docteur Jeckyll et de sa terrifiante découverte...
La compagnie Anima présente une adaptation théâtrale où le castelet devient le laboratoire de recherches du Docteur Jeckyll. La mise- en- scène de Georgios Karantzas est ingénieuse et inventive, différents procédés visuels sont proposés: un vidéo- projecteur illumine des grains ou autres «cellules » mélangées à une encre rouge qui tourbillonnent autour du scientifique ; un grand livre en trois dimensions présente Londres du 19ème siècle, où, penchée au dessus des toits, une jeune femme semble percevoir une action criminelle dans la rue, celle – ci est jouée en ombres chinoises et sonorisée par des sons ou des borborythmes...De nombreuses mises – en – abîme illustrent les déchirements intérieurs du Docteur face aux résultats de ses expériences et à leurs effroyables effets...
Cette atmosphère est appuyée par une musique inquiétante, l’éclairage est sombre et les comédiens s’amusent à jouer des personnages machiavéliques que l’on dirait sorti d’une bande dessinée fantastique.
Le challenge est de taille car la compagnie a voulu ressortir toute la force philosophique du texte dont cette phrase qui est découverte en fin de spectacle : « celui qui se transforme en bête se délivre de la souffrance d’être un homme ».
L’adaptation théâtrale savamment écrite n’est pas complètement mis- en- valeur car les yeux et les oreilles sont sollicités de toute part !Le défi de rendre cette histoire accessible à tous devient périlleux car se mélangent un texte dense et parfois morbide avec des jeux de scènes dansés, des claquettes, des danses de marionnettes, du jeu comique...
Le spectacle gagnerait à choisir entre mettre- en- valeur la poésie et la profondeur de cette adaptation ou à complètement s’axer sur la dérision et le comique de situation.
La question se pose de savoir s'il est vraiment adapté à un jeune public dès 10 ans.
A la fin du spectacle, on se dit qu'il y a eu de l'exeptionnel mais trop de fourmillements et d'éparpillements. On reste néanmoins charmé par l’univers visuel conçu par L’Anima Théâtre et Sylvain Georget, par la créativité des modes d’expression et de leur utilisation, l’investissement de la comédienne, du régisseur - plateau et tout particulièrement le jeu de Stéphane Miquel .