Récital de contes pour les pas trop petits
23 mai 2007
Néfissa Bénouniche a raconté au Patio de la bibliothèque de l' Arlequin à Grenoble mercredi 23/05/2007, dans le cadre du festival des Arts du Récit en Isère.
Elle était invitée par la bibliothèque de l’Arlequin.
Sans conteste : pour tout public. Durée : 1h
Néfissa Bénouniche ne nous est pas inconnue : nous l’avions rencontrée lors d’un stage organisé par les Ateliers de la Rue Raisin sur les hauteurs du Pilat, quelque part entre Lyon et St Etienne. Depuis, voilà qu’elle a tracé sa route, croisant récits et chanson traditionnelle. On la retrouve entre autre aux côtés d’Evelyne Girardon, au sein de la compagnie Beline.
Un récital, ça n’est pas toujours calé d’avance, ça laisse place à l’improvisation, aux envies du moment, à ce qui se passe en relation au public auquel on s’adresse et on n’ira pas s’en plaindre, loin s’en faut. C’était a priori le cas ce matin dans le quartier de la Villeneuve, devant enfants et adultes assez nombreux ma foi.
Néfissa Bénouniche a beau avoir des origines algériennes, elle se laisse porter vers bien d’autres univers, et c’est tant mieux. D’emblée, elle donne à sa voix ces accents de chants traditionnels qui parlent du lointain planté délibérément dans le contemporain. Pas de passéisme, non, mais une parole de femme d’aujourd’hui qui transmet des récits qui puisent leurs racines dans le fondamental. La conteuse nous a conduit(e)s dans les méandres de son imaginaire peuplé de princesses, parfois scarabée aux bracelets dorés, cherchant maris charmants, de mère-ogresse tant difforme que monstrueuse et dévoreuse de ses propres enfants, d’une femme squelette projetée par son propre père du pied d’une falaise et retrouvant son corps grâce aux battements d’un coeur tambour, enfin d’un couple uni capable de retrouver le fil de la vie qui paraissait brisé.
Nous avons navigué du sud au nord et jusque vers l’extrême, sans artifice aucun, avec ses seuls mots, la scansion de ses onomatopées, la voix devenue chant. Elle a gagné l’écoute d’un public pourtant sous la lumière blafarde de néons sans chaleur. Reconnaissons-lui le mérite d’y être parvenue quand peu de choses l’aidaient à nous prendre en voyage.
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