Du 23 au 25/10/2006 : la 6ème édition sur l’agglomération grenobloise

Le groupe des 20 est une association qui réunit 23 théâtres de ville en Rhône-Alpes autour de collaborations entreprises avec diverses compagnies du spectacle vivant. Les salles en question sont : l’Amphithéâtre à Pont de Claix, la Maison des Arts Thonon-Evian, Les Saisons à Givors, Château Rouge à Annemasse, La Rampe à Echirolles, le Toboggan à Décines, le Théâtre de Bourg en Bresse, l’Espace Albert Camus à Bron, l’Hexagone à Meylan, le Théâtre de Vénissieux, le Grand Angle à Voiron, le Dôme Théâtre à Albertville, le Théâtre de Privas, le service culturel de l’Ile d’Abeau, le Centre Charlie Chaplin à Vaulx en Velin, le Théâtre de Villefranche, l’Auditorium de Seynod, le Théâtre de la Renaissance à Oullins, le Centre Culturel Théo Argence, le Théâtre de Roanne, le Train Théâtre à Portes les Valence, le Théâtre de Vienne, le Théâtre Jean Vilar à Bourgoin Jallieu.

Michel Belletante, président du groupe des 20, introduisait la manifestation en ces termes :

- L’objectif annoncé : donner au collectif l’envie d’aller plus loin avec les compagnies choisies subjectivement par les directeurs des 23 lieux. Chacun d’entre eux avait préalablement proposé deux ou trois compagnies avec lesquelles il pensait intéressant d’approfondir le travail ; le groupe dans son entier avait ensuite voté pour choisir les 17 premiers.
- Poser le problème de la diffusion des spectacles, sachant qu’en tout état de cause les compagnies présentes n’étaient ni des compagnies émergentes ni d’anciennes sur le déclin.

Ordinairement, les précédentes éditions ne concernaient que les salles et équipes de création ; cette année, la nouveauté a été d’ouvrir les trois jours aux spectateurs qui souhaitaient découvrir les "maquettes" proposées par les compagnies.

La diversité des présentations a été sans conteste au rendez-vous, chaque compagnie étant introduite par un directeur de salle qui a dit en quelques mots le pourquoi de son choix de travail en commun. Une grande richesse donc, l’occasion de s’en mettre plein les yeux et les oreilles ! Ce que j’ai fait pour ma part. Quel plaisir aussi d’appréhender les propositions spectaculaires (ou des extraits) sur de véritables scènes, avec de bonnes conditions d’expression offertes et un temps suffisant pour les faire valoir. Dommage malgré tout que le spectacle dit "jeune public" n’ait été représenté que par une compagnie, alors que nous savons qu’il existe bel et bien sur les scènes d’ici et d’ailleurs et que nombre de salles travaillent étroitement avec les scolaires en particulier.
Les compagnies présentes sur ces journées, dont j’ai pu voir le travail et au sujet desquelles j’ai écrit quelques mots sont : le Théâtre du Cri, la Cie du bonhomme, la Cie les Tranformateurs, Théâtre et Cie, la Cie Prise de Pied, la Cie Arcosm, la Cie Acorps, la Cie lles Yeux Gourmands, le Cie Gwénaël Morin, la Nième Compagnie, la Cie Choses Dites, Abdel Sefsaf, Life is not a Picnic, le Théâtre Craie, la Cie Haut et Court, la Petite Cie des Feuillants.

Malgré la volonté énoncée d’ouvrir ce temps de la Route des 20 aux spectateurs, puisque la Route des 20 comportait un encart dans les programmes de l’Hexagone et de l’Amphithéâtre notamment, j’ai pu noter que peu d’entre eux étaient présents. Ceci a été probablement du en partie au fait qu’il n’est pas forcément évident, immédiat et spontané pour le spectateur anonyme de s’insérer dans une manifestation regroupant des professionnels du spectacle, et ce d’autant plus qu’il n’y serait présenté que des bribes de spectacles et pas des spectacles dans leur entier. De plus, la manière dont les compagnies étaient introduites m’a confortée dans l’idée que ce groupe des 20 est une entité en elle-même, avec ses modes de fonctionnement, son langage, ses codes, et qu’une personne extérieure au système n’y est pas forcément à l’aise. Si l’aventure était reconduite l’an prochain, elle mériterait d’être davantage réfléchie et précisée. En effet, la question se pose de savoir pourquoi le collectif des 20 souhaite inviter les spectateurs qui fréquentent ses salles. J’ai regretté que peu d’échanges, de questionnements suivent les présentations. Je m’attendais en effet à ce que des questions et réflexions émergent, ce qui a été fort peu le cas durant ces trois jours. Sans doute devrions-nous nous interroger sur le pourquoi de cet état de fait. Quant au sujet délicat de la diffusion des spectacles, il se pose là encore, selon moi, de façon cruciale, puisqu’ on peut se demander quelles sont les possibilités offertes aux compagnies qui ne sont pas insérées dans le système, pas encore repérées ou engagées dans un travail avec des salles ou des lieux, ou même qui traversent une période difficile, de s’exprimer et de montrer leurs cheminements... Quelle place leur est faite ? Quels espaces d’expression leur sont alloués ? Quels moyens et perspectives leur sont donnés ? Cet évènement aurait pu y consacrer un temps d’interrogation.

Retour à l'accueil