Karine Zarka a présenté son nouveau spectacle, avec à ses côtés Emmanuel le Poulichet au piano, à la salle du Belvédère de St Martin d’Uriage (38) le samedi 31/03/2007

Une route s’enfonce doucement dans la montagne et nous voilà arrivés à cette petite salle qui permet l’intime, à St Martin d’Uriage. 80 places, c’est la jauge qui offre une possible rencontre avec les artistes qu’on a tout à côté de soi. L’ambiance du hall d’accueil est feutrée, tout en couleurs chatoyantes diffusées par les belles lampes en arabesques de Gaï du Rivau.

Nous avions déjà croisé Karine Zarka et Emmanuel le Poulichet à St Julien Molin Molette (42) lors d’un stage d’interprétation autour du chant mené par l’équipe de Michèle Bernard ( www.michelebernard.net  ; www.musikalusine.fr ), il y a quelques années de cela. Depuis, la jeune fille a muri et a tracé sa voie, encouragée et guidée par Elisabeth Ponsot, chef de choeur, metteuse en scène, chanteuse et formatrice. Elle cherchait un pianiste : c’est Emmanuel qui a croisé son chemin et l’alchimie de la rencontre humaine et musicale étant au rendez-vous, ces deux-là ont décidé de faire route commune. Karine écrit textes et musiques, la plupart du temps ; il en fait principalement les arrangements. Et comme monter sur scène suppose occuper l’espace et le faire sien, Claudine Lebègue, elle-même chanteuse et interprète, les a accompagnés dans cette aventure.

Des notes enlevées, immédiatement ! Le concert enclenche par le titre phare de l’album : "5 jours sur 7". Karine Zarka met des couleurs sur les mots : du bleu, du jaune, du vert aussi. Elle prend les gens par les oreilles et suit le chien de Mme Mazin qui ressemble à cette Madame Tiou de Michèle Bernard entre joies et peines. Y’a des p’tits mots qui coulent comme le sable entre les doigts du vent, des mots qui déboulent entre tangage et tourne-nombril. Y’a du plaisir, y’a du désir, y’a de la vie, quoi, qu’elle prend à pleines mains et qu’elle éparpille sous nos papilles. Y’a le temps qui passe et qui détricote ce chandail plus tout à fait neuf des fiançailles. Y’a de goût de l’amour qu’on garde au chaud de soi, avec des illusions, parfois, dans des tiroirs trop rangés qu’il faudrait embrouiller. Karine pose des cailloux de Petit Poucet pour que nous la suivions, entre accents jazzy, ton à la Anne Sylvestre parfois, ruptures de rythmes et bascule de registres. Elle a un large panel d’expressions ponctué de respirations-suspensions et les modulations qu’elle propose quand le tohu-bohu s’estompe sont bien le fait d’une femme entre éclats et fragile.

Sur le fil des mots et des histoires chantés, ces deux jeunes artistes portent leur regard sur le monde, un regard à donner dans lequel on se grise. A ne pas réserver aux seuls amis et inconditionnels ! Ce serait vraiment dommage.

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