Compagnie la chouing (34) - Spectacle  la plume, dans le cadre du festival d’Aurillac, le 23 Août 2007

Avec :
Alain Bourderon (Jean Guy)
Luc Costa  (Ramon)
Mise en scène et écriture : Alain Bouderons

Le Festival d’Aurillac est, à chaque coin de rue, riche en spectacles burlesques et il y en a parfois de dérangeants et décalés.
Plume, spectacle tragico « burlesque» en fait partie. 

Dans un square paisible et frais, loin du tapage du centre ville, un décor sommaire est posé avec en arrière plan deux cabines, laboratoire de fortune, faites de plastique opaque.
Deux personnages entrent en scène.

Jean Guy, naïf, faible et soumis entretient une relation ambiguë avec une poule…morte.
Ramon, ancien danseur raté de flamenco, dont l’obsession est son amour perdu, «la femme aux mille plumes»,  est un oppresseur acariâtre et fatigué.

Durant tout le spectacle, ces deux individus vont entretenir des rapports équivoques faits de soumission et de tyrannie.

Tout commence par une confrontation, autour d’une table pendant un repas, chacun veut imposer à l’autre le choix de la musique. Ramon, un morceau de flamenco andalou qui «crie sa douleur et sa souffrance», Jean Guy, La vie en rose.
Le cadre est posé.
S’ensuit plusieurs scènes pas toujours compréhensibles ou la notion de soumission et de mal-être pèsent.

Jean Guy s’active vivement pour déplacer, empiler et ranger rapidement des bassines sous l’œil dominateur de Ramon, embroche son poulet sur un tourne disque…
On assiste à une scène gore d’abattage de poulet. Par transparence et à l’intérieur d’une cabine, les têtes décapitées des volailles sont projetées, le sang  coule et les plumes volent…
Au final, Ramon met son habit de « lumière», donne le coup de grâce à son acolyte nu et emplumé qu’il sort de la scène comme on sort un taureau de l’arène.

Doit-on y percevoir un parallèle avec un matador déchu, en déclin et en pleine divagation, faisant payer à son « péon » sa perte de repère et l’amertume de ses illusions perdues ?

Les spectateurs restent dubitatifs.

Une histoire trash qui incommode, manque de toute évidence de clarté et de lisibilité et où il faut aller chercher loin un fil conducteur. Cependant, il faut saluer la prise de risque d’une écriture torturée. 

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