laugmentation_theatre-de-la-boderie.jpgAdaptation du texte de Georges Perec par le Théâtre de la Boderie (61), vue le jeudi 18 octobre 2012 au centre culturel Jean-Jacques Rousseau (Seyssinet-Pariset - 38).

 

- Création 2010
- Public : à partir de 15 ans
- Durée 1h15

 

Distribution :
- Mise en scène : Marie Martin-Guyonnet
- Collaboration artistique : Jean Pennec
- Regard chorégraphique : Sophie Quénon
- Avec : Jehanne Carillon, Olivier Salon et Jean-Marc Lallement  

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Avouons-le : le texte de Georges Perec peut, de prime abord, être rébarbatif et épidermique, horripilant et déconcertant, avec ses répétitions susceptibles de se décliner à l’infini (ou presque), ses redites tatillonnes piquées de modifs imperceptibles pouvant échapper à notre vigilance (ou notre intérêt) ; tout ceci sur fond d’une situation somme toute banale, voire peu passionnante : la démarche qui conduit un employé à demander à son chef une augmentation. "Supposons, chose qui se voit tous les jours..."

 

Et pourtant, passé les a priori et le premier effort, reconnaissons que les différents niveaux de langage, l’appel aux synonymes et autres correspondances ont piqué notre accroche. Reconnaissons également que la mise en scène sert efficacement le propos et en souligne les reliefs. Une mise en scène qui balise l’espace, utilise les corps comme des éléments dans l’architecture (ce qui n’est pas sans nous rappeler un certain Jacques Tati), induit une rythmique, des bascules. Avec un jeu des comédiens dont les expressions de visage parfois infimes reflètent les relations et leurs évolutions entre les différents protagonistes, dont le fameux chef de service que nous ne verrons jamais...

 

Un spectacle qui n’a pas été un pur exercice de style (comme nous le craignions) et où nous aurions pu nous ennuyer, mais un véritable engagement dans le texte et la déclinaison de ses facettes, sur fond d’absurde et de rituels. Un écho très actuel, dans notre monde qui tourne en rond, à ce qui se passe dans les entreprises... Avec une fin qui n’en est pas une puisque "tout reste à recommencer". Réussi !

 

Le centre culturel Jean-Jacques Rousseau, c'est par ici : http://www.ac-grenoble.fr/action.culturelle/general/isere/rousseau.htm

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