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La Vence Scène de St Egrève (www.lavencescene.saint-egreve.fr) a accueilli cette pièce le vendredi 18 mars 2011. Une production de la compagnie Fraction sise en Avignon (84), et interprétée une comédienne grenobloise (38).

 

Public : plutôt adultes et ados

Durée : 1h30

 

Distribution :
- Texte : Raymond Guérin
- Mise en scène : Jean-François Matignon
- Jeu : Sophie Vaude

   

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Le plateau ressemble à un intérieur, modeste, avec un mobilier réduit à l’essentiel : table, chaise, suspensions. D’emblée, un éclairage qui donne le ton aux propos, avec un parti pris de semi-obscurité, une semi-obscurité qui ne prend que lumière partielle, parce que les personnages dont il est question ne sont pas de ceux qui se montrent, et de surcroît au grand jour. Clara, Louison et Jacquotte, trois soeurs aux destins des modestes auxquels il est peu prêté attention. Parcours de gens du peu, parcours de femmes marquées par une enfance sans bonheur(s), femmes malmenées par la vie avec laquelle elles se dépatouillent autant que faire se peut et qui ne les dorlote guère. Préoccupations de femmes entre tâches domestiques, grossesses et rêves balayés, avortement, maladie(s), marché noir, prison ou STO.

Ce qui se dit, ce qu’on perçoit de ces vies, se trouve dans les interstices du texte et de ses trois monologues croisés : dans cette crainte d’en perdre ne serait-ce qu’une seule miette, dans cette préoccupation du propre jusque dans la prison aux carreaux sales, dans le son des cloches lointaines qui rythme le temps inéluctable. Parfois, les femmes dont il est question pourraient passer pour des fantômes, avec une lumière tellement ténue qu’elle foute les contours de la comédienne. Peu de couleurs, surtout du gris, excepté la virevolte rouge sous la lampe qui tangue, à la fin du propos.

Après coup, il nous reste de cette représentation des bribes, des instants, comme sortis de l’ombre : les gâteaux mangés à l’économie, une démarche brinquebalante, le rêve de la culottière ou encore une femme au dos nu. Bribes de texte, instants et gestes, silhouette usée dans une robe vieillotte. Nous avons perçu la justesse du jeu de Sophie Vaude dans l’indicible. Il nous a toutefois semblé que les constantes marquées par une lumière faible et un rythme lent, ont contourné une mise en perspective(s) qui aurait pu davantage donner chair et corps aux trois soeurs. Parce que les joies, mêmes minuscules, étaient écrasées par une chape de plomb, nous sommes restés à la frange de la proposition, ressentant probablement de l’empathie pour les personnages, voire de la compassion, sans parvenir à être complètement accrochés et happés. Un équilibre resterait à trouver entre ombre(s) et lumière(s).

 

Possibilité vous est offerte de découvrir notre point de vue sur un autre pan du travail de cette comédienne en vous rendant sur l’article relatif à la lecture "Du pain pour les écureuils". Une manière d’élargir le champ.

 

Commentaire d'un autre spectacle où Sophie Vaude apparaît

 

 

 

 

 

 

   
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