event_PAROLES-DE-PREVERT-ENTRE-VOUS-ET-MOI-large-9827.pngPrésent sur le Off 2015

Spectacle de la compagnie "L’Aventurine" (34), vu le 7 novembre 2014, au théâtre Jacques Cœur de Lattes.

 

Mise en scène et interprétation : Anne Marlange.

 

VIVANT2-toiles-3Genre : Poésie théâtralisée

Durée : 1h10

Public : A partir de 10 ans

 

"Paroles de Prévert, entre vous et moi" met en scène la poésie de Jacques Prévert. Anne Marlange s’approprie cet univers qu’elle fait partager au spectateur en y apportant sa sensibilité. Son interprétation s’éloigne des traditionnelles déclamations et chaque poème, présenté de manière vivante,  se succède avec une transition naturelle.

 

L’actrice, seule sur scène, fait vivre tous les personnages des poèmes, les enfants, les adultes, les hommes et les animaux. J’ai apprécié la diction et le naturel de l’artiste qui adapte sa voix en fonction des personnages. Le décor est assez simple mais le jeu et la gestuelle de la comédienne stimulent l’imagination du spectateur et donnent du relief aux différents tableaux. L’artiste très élégante dans ses mouvements s’imprègne des personnages et des ambiances et rythme parfaitement la pièce.  A la manière des conteurs, l’actrice crée des images dans la tête du spectateur. Le choix des poèmes reprend des thématiques contrastées qui évoquent tour à tour l’enfance, la nature, l’art et la cruauté. Les sujets parfois graves n’orientent pas le spectacle dans un versant dramatique. Parmi ces poèmes, sont mises en scène l’histoire surréaliste de la famille d'un pêcheur qui attrape une baleine, l’histoire d’un homme qui a faim, celle d’un élève qui s’ennuie à l’école.

 

Par ailleurs, l’accompagnement musical à la clarinette d’Emmanuel Pierre donne une tonalité parfois légère, mais souvent mélancolique. Les chansons fredonnées nous transportent dans une ambiance au charme désuet et touchant. J’ai ressenti de la nostalgie en écoutant ces poèmes qui ont bercé mon enfance et, en même temps, redécouvert certains poèmes dont le sens m’avait parfois échappé.

 

Si on ne s’ennuie pas une seule seconde, il me semble que l’artiste garde une certaine réserve (probablement due à son élégance) dans son interprétation et pourrait marquer d’avantage le contraste lorsque les poèmes sont tristes ou enjoués. De la même manière le son de la clarinette apporte une note un peu nostalgique et atténue la fraicheur de certains poèmes.

 

Richard Gineste

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