L’île sans nom
L’île sans nom

Présent sur le Off 2015, du 7 au 26 juillet à 15h15 à l’école du spectateur (relâche le 19).

Spectacle de la Compagnie Au fil du vent (24), vu à L’école du spectateur, dans le cadre du Off 2015, le 8 juillet 2015

Mise en scène: Johanna Gallard / Bienveillance artistique : Michel Gibé

Interprétation : Johanna Gallard et Julien Nguyen Dinh

Genre : Cirque poétique et sans parole

Public : Tout public à partir de 5 ans

Durée : 50 min

C’est un peu par hasard que j’ai découvert ce spectacle, puisque nous devions initialement assister à un autre spectacle, au même endroit… mais qui était complet. C’était dans le cadre du dispositif « Brigade D’intervention Littéraire », mis en place avec Flavia Perez et Vivantmag pour faire découvrir le spectacle vivant à un public large et parfois empêché. Un compte rendu sur cette action mise en place au Tri Postal sera prochainement accessible sur ce blog.

Cette « Île sans nom » était donc comme une bouée de sauvetage dans cette journée un peu chargée. Joué en extérieur - ce qui n'est pas classique sur le Off - et dans cette très chouette Ecole des spectateurs qui offre un havre de paix au cœur du festival, ce spectacle était une belle découverte, malgré une jauge un peu chargée pour assurer une bonne visibilité à tous.

Le dispositif mobile et surélevé, avec un fil tendu et quelques roseaux, est situé au centre telle une île échouée dans la cour de l’école.

Quand la musique commence, un personnage que l’on devine fragile, chaussé et recouvert de coussins, semble se hasarder avec maladresse sur le sol, avant de s’épanouir de façon aérienne avec grâce et facilité sur ce fil tendu. Le second personnage, terrien, découvre peu à peu l’autre, et même si l’on pressent une rencontre amoureuse, j’ai parfois perdu le fil de ce fil tendu… Leur île semble bien isolée du monde extérieur.

Pourtant, peu à peu, je me suis laissé prendre par cette histoire sans parole de rencontre de deux univers. La réalité et le rêve, la terre et l’air, le yin et le yang… chacun peut interpréter sa propre vision du monde en s’appuyant sur ces deux personnages. Le plateau mobile, que les comédiens tournent parfois sur lui-même, vient confirmer cette idée-là en offrant ainsi aux spectateurs plusieurs points de vue.

Le filin sonorisé intrigue, offrant une caisse de résonance aux supports latéraux. La bande son, avec le bruit de la mer, m’a permis de mieux resituer cette île dans son cadre et le jeu avec les roseaux-accessoires ouvre un univers étonnant… Mais c’est aussi l’indéniable technique du fil, maîtrisée par Johanna Gallard, qui illustre cet apprentissage sensible et croisé où l’un apporte à l’autre son expérience et sa propre vision du monde. C’est un beau message à faire passer à nos enfants.

A découvrir jusqu’au 26 juillet.

Eric Jalabert

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