Nuit gravement au salut

Cie les affamés (07)

Théâtre – tout public à partir de 12 ans– durée : 1h10 mn

Vu au Théâtre de l’Antidote à 14 h. dans le cadre du festival Off d’Avignon 2012

D’après le roman de Henri-Frédéric Blanc

Avec Gilles Droulez, Estelle Brattsani et Laurent Andary

Mise en scène : Gilles Droulez

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Léa Belmont est une jeune romancière idéaliste et séduisante.

Victor Pontier est éditeur, vieux et suffisant.

Si ce soir ils dînent ensemble, c’est que la belle Léa a un fils gravement malade qu’elle doit faire opérer. Pour cela elle a besoin d’argent et Victor Pontier est le seul éditeur à vouloir publier son nouveau roman…

 

Traité sur un mode réaliste- à l’exception du serveur halluciné – un ancien séminariste traqueur de démons (?)-, ce spectacle nous parle de jeux de pouvoir, de rapport de forces, du pouvoir de l’argent et du pouvoir de la séduction.

 

Les personnages sont un peu caricaturaux, mais la réalité n’est elle pas souvent bien au-delà de la caricature ? Et Gilles Droulez joue plutôt bien cet éditeur outrancier, sûr de lui, arrogant, mondain et cynique face à une jeune femme qui joue de son charme et fait l’ingénue, celle qui ne veut pas comprendre.

Il est vrai que les deux comédiens ont un texte à délivrer qui contient quelques belles sentences sur la littérature, la loi du marché ou les rapports humains. Ils se les jettent à la tête, parfois dans des échanges et des moments de calme, parfois lors d’affrontements plus violents :

« Ils ont tendance à publier n’importe quoi, pourvu que ça ne soit pas écrit par n’importe qui. » comme l’affirme l’éditeur avec son cynisme naturel.

Ou « Ce qu’il ne faut pas dire, c’est justement ce qu’il faut écrire » comme le dit Léa, la romancière qui croit encore à certaines valeurs.

Mais le combat entre ces deux représentants de l’espèce humaine reste très policé et ne nous emporte jamais vers des territoires inconnus. Dommage… on aurait imaginé davantage de mordant.

 

Pourtant malgré cette trame cousue de fil blanc et quelques –petites- longueurs on se laisse quand même séduire et entraîner par cette histoire de lutte de pouvoir et de rapport de forces, comme devant un bon téléfilm.

Alors pourquoi pas...

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