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D’après le conte de Collodi et l’adaptation théâtrale de Lee Hall

Interprètes : David Jeanne-Comello, Mathieu Létuvé, Jean François Levistre, Gabriella Meroni

Théâtre

Tout public à partir de 8 ans

Durée 1 h 10

 

Avignon Off, Présence Pasteur, à 12 h 20 h  du 8 au 31 juillet 2013


On a retrouvé le corps inanimé d’un petit pantin, mort par pendaison, dont l’autopsie révèle l’identité… Une enquête difficile s’engage menée par un narrateur/enquêteur présent sur le plateau mais un peu à l’écart. Par un jeu de flash backs, il nous relate l’histoire depuis  la « naissance » d’un Pinocchio, qui sitôt créé prend la poudre d’escampette... Tous les protagonistes vont alors défiler et être auditionnés,  Gepetto le père, et tous les individus patibulaires qu’a côtoyés Pinocchio, les fripouilles Renard et Chatte, les saltimbanques du cirque, Mangefeu, etc...

 

Le décor est froid, fait d’une sorte de mur  métallique modulable qui occupe le fond de l’espace scénique, avec  portes, tiroirs, trappes, par où les comédiens entrent et sortent, et qui peut s’ouvrir en son milieu,  pour figurer par exemple le cabaret du « Homard rouge ». La lumière est travaillée dans les tons bleutés, blafards, froids, l’ambiance est embrumée, glauque, la lourdeur en est encore accentuée par des musiques et chansons  genre réalistes « slamées », en direct. Une sorte d’écran sphérique sert de « radiographie »  à des scènes en ombres chinoises, permettant une certaine distanciation, comme pour l’autopsie du corps du pantin.

 

L’adaptation théâtrale du  conte de Collodi  par Lee Hall propose un Pinocchio moderne, bien plus rebelle et insupportable que celui que les adaptations habituelles,  sorte de Gavroche qui poursuit néanmoins  le parcours initiatique semé d’embûches supposé le mener vers l’humanité et l’âge adulte.   La version genre polar sordide proposée par le Caliband théâtre, va encore plus loin. Et même si certaines scènes sont traitées sur un mode plus amusant et les personnages caricaturés, pour certains affublés de masques, on est vraiment loin d’un conte pour enfants et plus proche d’une tragédie tout public. En ce sens, le titre aurait pu être « Vie et mort d’un pantin » plus adapté à la réalité…

 

Les comédiens sont tous épatants, et donnent l’impression d’être bien plus nombreux tant ils sont dynamiques. Gabriella Meroni, avec son physique fluet, androgyne, campe un Pinocchio particulièrement espiègle qui n’en fait qu’à sa tête et a le chic pour se mettre dans des situations dramatiques. L’ensemble est très surprenant et bien sûr très novateur, en tous cas pour ce qui est des adaptations qu’il m’a été donné de voir jusqu’à présent.   

 

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