Mozart l'enchanteur
Mozart l'enchanteur

Spectacle de la Cie Théâtre de l’Etreinte (94), Avignon Off 2015, théâtre La Luna, à 14h45 jusqu’au 25 juillet 2015

De : Charlotte Escamez

Avec : Estelle Andrea, Ronan Debois ou Julien Clément, ou William Mesguich ou Xavier Clion

Mise en scène : William Mesguich

Genre : Spectacle musical et théâtre

Public : Tout public à partir de 5 ans

Durée : 50 min

Papageno et Papagena, personnages emblématiques de la Flûte Enchantée, opéra que Mozart composa peu de temps avant sa mort, apparaissent en ouverture, penchés sur le berceau du jeune Mozart, lui prédisant un bel avenir. Les très beaux costumes de l’Oiseleur et de sa compagne, sont faits comme il se doit de plumes d’oiseaux, très colorées. Présents tout au long du spectacle, ces deux personnages qui ne cessent de se chamailler gentiment, s’enfermant à tour de rôle dans la cage de l’Oiseleur, sont interprétés par les artistes lyriques qui vont chanter quelques extraits, hélas trop courts, des opéras de Mozart.

Le petit Wolfgang montre très jeune des talents exceptionnels pour la musique et son père lui apprend le clavecin dès l’âge de 5 ans. Il prend plaisir à mettre en musique de petits évènements de la vie quotidienne, tel le fait de tartiner du beurre sur un morceau de pain, et à s’initier aux variations autour de la communication avec sa mère (Ah vous dirai-je maman)…

Alors que Wolfgang n’a que 6 ans, son père entreprend avec lui un périple musical à travers l’Europe, qui lui permettra de connaître de nouvelles influences musicales, de rencontrer de grands musiciens, et de nourrir ainsi son inspiration.

Ainsi les grands thèmes de la Flûte Enchantée constituent la trame de ce « spectacle théâtral métissé de moments musicaux », comme le définit W. Mesguich. Certes, la mise en scène utilise de nombreux procédés pour rendre le propos féérique. Ainsi, un Papageno planant ailes déployées dans un halo de fumée au-dessus de la voiture à cheval qui emmène dans un galop endiablé les Mozart père et fils vers des destinations lointaines…

Mais les enchaînements manquent de fluidité, et la chronologie n’étant pas respectée, on ne sait pas exactement pourquoi on se retrouve à moment donné à suivre sur l’écran en fond de scène, une vidéo d’animation qui n’est autre qu’un extrait du Papageno (1935) de Lotte Reiniger, réalisatrice de films d’animation, qui a illustré de nombreux opéras de Mozart. Un écran de dimensions plus modestes nous livre en ombres chinoises l’histoire du prince Tamino attaqué par un serpent (acte I de la Flûte Enchantée).

Malgré tous ces bons éléments, l’esthétisme, les costumes, la musique de Mozart, les extraits d’opéra chantés, le souci du spectaculaire, ou une volonté de vouloir « trop en faire », me semblent l’emporter sur la cohérence. Au risque de faire entendre une voix discordante dans un concert de louanges, je dois reconnaître que ce Mozart-là ne m’a pas enchantée. Et très curieusement, il n’y avait pas, ou peu, d’enfants dans la salle, alors que le spectacle est préconisé à partir de 5 ans…

Cathy de Toledo

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