Encore raté ! Ciné-Concert-Mécanique

 

Spectacle de la compagnie Dynamogène (30), création 2018, vu place du Chapitre (place publique) à Nîmes, le Vendredi 25 Mai 2018.

De : La compagnie Dynamogène
Avec : Jacques Larguier, Pépé Martinez et Ollivier Lacroze
Acteurs du film : Jacques Larguier, Jean-Marc Rouillan, Noël Godin et une centaine de figurants
Mise en scène : Pierre Pélissier

 

Genre : Théâtre de rue, ciné-concert-mécanique
Public : Tout public, à partir de 8 ans
Durée : 1h10

On arrive pour voir la seconde représentation de la nouvelle création de la compagnie Dynamogène. Une date chez eux, à Nîmes, après avoir testé leur nouvelle création en Allemagne une semaine auparavant. Je connais la compagnie, après les avoir croisés lors de déambulations musicales sur leurs machines dont ils ont le secret.

A peine arrivé, on reconnait la patte de la compagnie puisque nous sommes devant une grande boîte à musique où des grosses caisses et autres toms, cymbales, guitares, cloches, accordéons… sont visibles. Des bancs et lampadaires publics, des escaliers en ferraille, droits comme en colimaçon, bref une magnifique machine prête au jeu, qui se fond très bien dans le décor naturel de cette place.

Ma première question, en attendant que le spectacle commence, se porte sur le titre du spectacle. Pourquoi "Encore Raté !" ? Encore des artistes en manque de confiance qui préfèrent se défendre à travers leur titre ?

Une question vite dissipée d’une part par le spectacle proposé, par le travail de recherche autour de cette machine à musique dans laquelle les trois comédiens peuvent passer,  traverser, et la faire vivre, puis par le message que ce ciné-concert-mécanique nous laisse deviner puis approfondir.

Cette question de l’évolution, de la révolution.

Ce spectacle est un moment musico-burlesque (sans trop l’être) autour du monde ouvrier et de ses luttes, des progrès de l’évolution (notamment des déplacements) pour lesquels la mise en scène chorégraphiée donne une impression de tourner en rond. Par les courts métrages muets, mis en musique par les comédiens en direct, où l’on suit le même personnage, d’abord en moto (qui tombe en panne d’essence), puis en vélo (qui se casse), avant qu’il ne termine en courant.

On suit ce même personnage sur scène, avec deux compères, machinistes enjoués, un brin utopiques, faisant en sorte que chacun garde bien sa place, jusqu’à ce qu’il y en ait un qui fasse pour l’autre, encore le fruit de l’évolution ?!?

Un peu plus d’une heure où chaque spectateur va y aller de ses propres représentations et des ses propres connaissances. Pour exemple, j’ai pu entendre mon voisin de droite, au moment d’un petit épisode mettant en scène de manière dessinée Hitler et Woody Guthrie, dire "il n’a pas pu vendre cela à la DRAC", ou mon voisin de gauche, au moment du court mettant en scène le personnage en  moto, dire "je retrouve le road movie du film Mammuth" de Gustave Kervern et Benoit Delépine. Un moment effectivement presque pathétique pour ce personnage quittant l’usine sans trop savoir où aller…

Une proposition faite aux spectateurs de passer de l’écran au jeu des comédiens, aux déplacements de ces derniers, à la machinerie bien huilée. Bref, un spectacle très bien qui mérite d’être rodé encore mais dont l’essentiel est présent… et qu'il vaut mieux voir que lire.

Un moment partagé avec l’équipe de la compagnie à la fin du spectacle permet de se rapprocher de la machine et d’y voir certains détails.

Thomas Degand

Retour à l'accueil