MIWA
25 juil. 2021
Direction artistique : Simonne Rizzo
Création/interprétation : Anne Brinon, Claire Chastaing, Dalila Cortes, Benjamin Tricha ou Thomas Queyrens
Dessins : William Bruet
Costumes : Corinne Ruiz
Scénographie numérique : Michaël « Caillou » Varlet
Composition Musicale : Jérôme Hoffman
Collaboration univers plastique : Ivan Mathis, KOSKA
Musique : Joe Hisaishi
Genre : Œuvre picturale chorégraphiée
Public : à partir de 6 ans
Durée : 50 min
Simonne Rizzo signe ici son premier spectacle inspiré de l’univers du cinéaste d'animation japonais Hayao Miyazaki, œuvre qui s’adresse prioritairement au jeune public. Le teaser du spectacle ayant éveillé ma curiosité, j’ai décidé de faire une incursion matinale au théâtre de l’Entrepôt.
Tout commence dans le noir dans une ambiance musicale « création du monde » si j’ose dire. Peu à peu, la lumière donne des coups de pinceau sur ce qui semble être un corps, puis plusieurs corps. Finalement trois filles, un garçon, s’extirpent de cet enchevêtrement, comme une naissance laborieuse.
Je pressens déjà que je vais vivre une grande émotion, alors que se dévoile progressivement un décor quelque peu magique. Ce ne sont pourtant « que » des kakémonos qui tombent du plafond, sur lesquels sont dessinées des formes en noir et blanc, œuvres de William Bruet, reflets d’un univers paisible, peut-être une forêt préservée...
Une dizaine de tableaux se succèdent, tous magnifiques, curieux, drôles, qui interrogent, portés par des créations musicales qui mettent à profit avec brio les techniques modernes de synthétisation et de distorsion de la musique et des sons, livrant un univers sonore minéral, électrique, très sensoriel. Parfois, seulement le silence, des corps qui épousent l’environnement, se croisent, juste une ambiance esthétique. Et je remarque d’un coup que le décor évolue, « bouge »… sans bouger ! Qu’une lune à peine teintée de roux saute d’un kakémono à l’autre. Que les formes tracées sur ces panneaux, prennent vie… Ou disparaissent complètement, pour laisser place à la pluie, l’orage, la neige, au défilé des saisons. Remarquable travail de scénographie et jeux de lumière savamment dosés.
Les « bestioles » et autres animaux qui peuplent ce lieu hors du temps surgissent, créatures étranges parfois sans bras, amibiennes. Des masques indéfinissables complètent les costumes. Les danseurs sont le plus souvent vêtus de blanc, mais un peu de couleur s’invite parfois : bleu, gris bleuté, violet, par touches. Soudain des tâches de lumière violettes apparaissent en cercle sur le sol, bientôt reliées au ciel par des rayons lumineux de même teinte. Les danseurs entrent et sortent de cette cage virtuelle. C’est du plus bel effet…
Il faut juste se laisser porter et savourer ce « voyage en terre inconnue » esthétique, surprenant et apaisant à la fois, en souhaitant que cela dure longtemps !
On ne peut que saluer l’immense travail réalisé par les concepteurs de ce projet qui offrent ainsi aux danseurs un écrin où leur art peut s’exprimer pleinement, pour finalement livrer tous ensemble au public, petites et grandes personnes, un moment d’émotion sans pareil.
Et merci à Simonne Rizzo de permettre aux néophytes dont je suis, de leur rendre l’univers de la danse accessible, de manière poétique.
Cathy de Toledo