L'Anniversaire
L'Anniversaire

Spectacle de la compagnie "Antibéa Comédie d’Antibes" (06) vu au théâtre Antibéa, à Antibes, le dimanche 02 avril 2023 à 16h.

 

Auteur : Harold Pinter

Mise en scène : Frédérique et Jean-Pierre Francés

Interprètes : Amilie Ancel, Francki Anemoli, Jean-Pierre Francés, Catherine Le Dû, Sébastien Le Roy, Stéphane Valentini

Genre : Théâtre contemporain

Durée : 2 h 10

 

Sans mystère et comme son nom laisse à penser, Antibéa est un lieu de spectacle qui se situe à Antibes. Ce théâtre, de 103 places, a été créé il y a 30 ans. Il repose en cœur de la vieille ville sur l’emplacement d’une ancienne chapelle. Tout au long de la saison, la scène se voit fouler par différents spectacles souvent d’auteur inscrits au répertoire classique. Une manière de faire découvrir ou redécouvrir de façon contemporaine des textes importants. Ainsi, c’est dans ce lieu culturel que je suis allé voir L’anniversaire d’Harold Pinter, dramaturge ô combien important, selon certains professeurs de théâtre et notamment le directeur d’Antibéa, lui-même, Dominique Czapski. L’auteur, par ailleurs à obtenu le Prix Nobel de la Littérature en 2005.

 

Une fois installé sur les fauteuils rouges confortables et avant de commencer le spectacle, la co-metteur en scène vient présenter ce qui va se jouer. Ainsi Frédérique Francés explique que cette pièce écrite en 1957 et jouée en 1958 est novatrice en ce qu’elle créée « le théâtre de la menace ». Les personnages, par leurs répliques et leurs mots, ayant leur propre logique, mettent au silence le rôle du menacé. Un silence qui peut faire rire, réfléchir et, même, mettre mal à l’aise. Elle terminera sa présentation par la lecture de deux lettres : l’une d’une spectatrice ayant vu la pièce en 1958, à destination de l’auteur, lui demandant des explications sur la pièce car elle n’avait pas tout compris ; l’autre de l’auteur, à cette spectatrice, lui demandant des explications sur la lettre car il n’avait pas tout compris…de quoi donner le ton de la représentation.

Les décors sont tous noirs hormis quelques accessoires de couleur rouge (deux cendriers, par exemple). La cuisine est située en fond de scène. Sur les extrêmes côtés Cour et Jardin deux commodes sont posées, chacune d’entre elles ayant des accessoires installés dessus. En centre de scène, une table et trois chaises sont positionnées. Enfin quelques cadres photo, présentant des chaises plages, sont accrochés aux parois de la scène.

L’intrigue se déroule dans une maison de pension tenue par M. et Mrs Boles avec un seul occupant, Stanley Weber, qui y vit depuis un an. Un jour, M. Boles rentrant de son travail annonce à sa femme que deux individus vont venir séjourner dans cette maison. Goldberg et MCCann une fois arrivés ont l’air de connaitre Stanley et commencent à s’y intéresser vraiment.

La pièce tarde à démarrer dans un dynamisme de jeu… qui s’installe, finalement, à l’arrivée des deux nouveaux étrangers (ce qui peut entrainer quelques longueurs). Par moment un peu trop hystérique, ce n’est que par le calme malaisant de Goldberg et MCCann que l’on commence à rentrer dans un humour assez british et quelques peu… déstabilisant. Ne pas chercher le sens de la pièce est parfois compliqué, personnellement, mais une fois que vous lâchez l’affaire et que vous vous laissez porter dans cet univers, L’anniversaire d’Harold Pinter joué par cette compagnie vous fait comprendre toute l’étendue de l’efficacité du dramaturge avec son théâtre de la menace.

Pas besoin de logique, le jeu et l’ambiance malaisante sur scène doivent planer pour les spectateurs. Un ensemble qui marche assez bien dans cette adaptation.

 

Maxime Farsetti

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