©Clément Vautel

©Clément Vautel

L'oiseau et l'enfant samouraï

Spectacle par la compagnie B.A.L (06), vu au Théâtre de la Cité, à Nice, le jeudi 25 avril 2024 à 15h00.

 

Texte et mise en scène : Thierry Vincent

Distribution : Elise Clary, Elodie Tampon-Lajarriette et Thierry Vincent

Scénographie : Jean-Marc Nigon, Phillipe Maurin et Thierry Vincent

Costumes : Gigi Cazes et Hélène Arnaud

Lumières : Alexandra Toscani

Genre : Théâtre contemporain

Public : Spectacle jeune public

Durée : 60 minutes

 

Décidément le Théâtre de la Cité montre qu’en matière de spectacle jeune public, il y en a pour tous les goûts. Et c’est dans ce sens que je me suis déplacé pour aller voir "L’Oiseau et l’Enfant Samouraï". Cela faisait un bon moment que je souhaitais découvrir ce spectacle qui était très actif, ces derniers temps, sur Nice et les Alpes-Maritimes. C’est donc chose faite. La compagnie B.A.L, ou Bal d’Arts Légers, est une compagnie qui œuvre énormément dans le domaine scolaire et pour le public jeune autour de la sensibilisation à la pratique artistique. Reconnue par ses pairs mais aussi par les institutions culturelles locales et évidemment par le public ; il fallait bien que leur spectacle passe par le Théâtre de la Cité géré par la Cie Miranda.

 

Après un petit discours de la responsable programmation jeunesse, voué à sensibiliser les enfants sur ce qui va se passer sur scène et comment se comporter au théâtre ; les lumières s’éteignent. Les rideaux s’ouvrent. Deux lumières blanches s’illuminent derrière un drap…comme si deux yeux nous regardaient. Un personnage entre dans l’obscurité une lampe à la main. Il siffle. C’est le protagoniste, Akiko. Il va raconter son histoire du passé… ou plutôt la souffler. Il était enfant d’un pays en guerre et a voyagé pour atteindre celui de la paix. La scène, petit à petit, s’illumine. Nous découvrons alors, au centre, un fond de scène face public où ce grand drap cache quelque chose. Côté jardin un drap aussi est posé sur un meuble.

Une fois l’introduction d’Akiko terminée, les draps sont retirés. Ils découvrent alors sur le fond de scène un habillage de dessins au cadre de velours rouge. Les impressions détaillent un livre. Sur l’une des pages se situe un samouraï et sur l’autre un oiseau noir. Au niveau des têtes de ces deux êtres vivants, une trappe se ferme et s’ouvre pour permettre aux comédiennes d’y glisser leur visage. Les personnages qu’elles interprètent sont des souvenirs animés d’Akiko qui sortent de ce livre ouvert. Ils vont l’aider à représenter, pour le public, l’exode de son enfance avec Demoiselle ; cet oiseau si cher à son cœur, qui partit avec lui vers le pays de la paix. Le Drap cachant un meuble, lui, dévoilera la régie musique utilisée souvent par le vieil Akiko, souffleur d’histoire.

Un joli spectacle qui fait écho à la pénible actualité internationale. Monté une première fois il y a plus de dix ans ; le spectacle a été retravaillé l’année dernière pour en proposer une nouvelle version. Une représentation à la fois intimiste et éducative où la musique, très souvent portée par la clarinette, vous fait voyager dans un monde épique et rêveur. Et ce, malgré la violence qu’Akiko et Demoiselle nous content. Une interprétation touchante dans une scénographie sobre. Cette épopée peut aussi bien être jouée en salle qu'en extérieur. Comme tout récit qui se veut conte, la morale nous apprend que le courage nous manque si nous sommes seul.es, sans aide et soutien. Ensemble, avec nos différences, nous pouvons nous en sortir pour atteindre un monde où le vivant aime le vivant. 

 

Maxime FARSETTI

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