L'affaire de la rue Lourcine

Spectacle de la compagnie Les modits (75), vu le 23 juillet à 22h30 au théâtre des Lucioles dans le cadre du festival Off d’Avignon 2023.

Auteur : Eugène Labiche

Mise en scène : Justine Vultaggio

Interprètes : Justine Vultaggio, Oscar Voisin, Alexis Rocamora, Laurent Dubesset, Gabriel Houdou, Clément Pellerin

Genre : Théâtre de boulevard

Public : Tout public à partir de 10 ans

Durée : 65 min

J’aime les spectacles présentés au théâtre des Lucioles (Climax, le Cirque des mirages ou les spectacles de Cédric Chapuis, l’une des compagnies propriétaire du lieu) et je souhaitais découvrir un Vaudevillle pour compléter le travail de repérage artistique que nous menons avec Vivantmag. Je me suis laissé tenter par ce « classique du théâtre de boulevard ». Cela tient au corps, c’est vif et plein d’énergie.

L’intrigue est simple : Monsieur revient d’une soirée alcoolisée et ne se souvient plus de ce qu’il a bien pu faire de sa nuit. Il a ramené chez lui un inconnu rencontré à la soirée donnée la veille à l’Institut Labadens dont ils sont tous les deux membres. Suite à un malentendu, ils se croient responsables du meurtre horrible d’une jeune femme…

Sur le plateau, un vrai décor, efficace pour retranscrire un intérieur bourgeois du 19eme siècle- nous sommes en 1857- et chacun tient son rôle à merveille : Justin, le valet un peu rebelle mais docile, Monsieur et Madame, gardant les distances de sécurité d’un couple rangé, Mistingue, l’ami perdu de vue et Potard, le cousin éloigné. Costumes et jeux nickels, quiproquo, double sens, et tout le b.a.-ba de Monsieur Labiche. Bien sûr, ça hurle beaucoup, mais c’est la loi du genre.

C’est rythmé et cela n’arrête pas une seconde pendant plus d’une heure, et on se laisse entraîner par ce théâtre à 100 à l’heure. Les jeunes de la compagnie les modits ne lésinent pas sur leur énergie et le public répond au rendez-vous puisque le spectacle est complet depuis plusieurs soirs.

Rien à dire, mais c’est vrai que pour ma part, je regrette un manque d’inventivité à cette adaptation – je n’ai pas été conquis par les moments chantés façon comédie musicale – et parfois même heurté par les cris dans les moments particuliers de speed.

Pourtant cela répond pleinement aux attentes des programmateurs et de son public semble-t-il. Et n’est-ce pas l’essentiel ?

Eric Jalabert