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L'exercice du super héros

Spectacle de la compagnie La nébuleuse de septembre (78), vu le 12 juillet à 12h35 au théâtre Factory Tomasi, sauf lundi.

 

Création et interprétation : Sébastien Nivault et Martin Grandperret

Mise en scène : Emmanuel Vérité

Assistante à la chorégraphie : Anuscha Emrith

Genre : théâtre contemporain / danse

Durée : 1h20    

Public : Tout public à partir de 10 ans

 

Vous souvenez vous de vos 17 ans ? Et moi que faisais je à cet âge ? et 20 ans plus tard, tout va bien ? Sébastien Nivault comédien metteur en scène, et Martin Grandperret, danseur et chorégraphe, tous deux âgés de la quarantaine, nous expliquent en préambule  qu’il leur arrive de dispenser des ateliers de pratiques artistiques dans toutes sortes de lieux où l’on fait appel à eux… Ils sont ainsi intervenus dans un lycée professionnel en banlieue parisienne pour monter un spectacle avec des lycéens. De cette expérience, ils ont tiré le spectacle qu’ils nous présentent…

 

Sébastien et Martin prennent le public à partie comme s’ils s’adressaient aux élèves de leur atelier… Atelier auquel participe en particulier Patrick, grand jeune homme de 17 ans qui pratique la boxe, et dont les parents sont originaires du Burkina Faso.. il est contraint par le CPE de participer à cet atelier, et guère enthousiaste à l’idée de faire du théâtre. Les exercices proposés par les deux intervenants sont accueillis avec réticence par les jeunes.. Afin de faciliter les choses, il leur est proposé de travailler autour de la thématique du « Super héros que vous voudriez être ». Ainsi s’engage l’Exercice du Super héros…

On imagine que l’espace scénique dépouillé doit être le reflet du lieu dans lequel se déroulent généralement les ateliers de pratique artistique. Peu de meubles, un banc, une malle sur roulettes. Deux néons bleutés sur le mur du fond, lumière crue et blafarde. Pas très fun !

De nombreux exercices sont soumis aux élèves, regarder les gens dans les yeux, s’adresser directement à une personne du public, écrire un courrier de présentation d’eux-mêmes (déjà difficiles pour des élèves qui ne sont pas familiarisés)  avant de se confronter à des textes à apprendre, Musset (on ne badine pas avec l’amour) , ou danser sur la musique d’Elvis Presley (You’ll never walk alone) pour Patrick. Celui-ci va finir malgré ses réticences, par être touché, tant par les mots que par la danse.

Les deux artistes sont tour à tour prof ou élève, ils se confrontent l’un à l’autre, puis aux  élèves, sont parfois découragés par les comportements et résistances des jeunes, jusqu’à perdre patience, douter d’eux-mêmes et de ce qu’ils essayent de transmettre.  Ils  incarnent indifféremment Patrick, le « signe de reconnaissance » étant une jambe de pantalon relevée.

La danse est évidemment très présente. Dans les échanges et  déplacements très félins des deux artistes, lorsqu’ils ne sont « que » les intervenants, mais aussi dans les exercices demandés aux élèves. Martin Grandperret évolue en solo sur la musique d’Elvis, et  sur une morceau classique en un ballet mêlant danse moderne, hip hop, quelques pas classiques, et nous offre un tableau  « aérien » avec des ballons noirs attachés à ses membres, sur lesquels se reflète la lumière.

Il est vraiment difficile de décrire l’émotion qui se dégage de cette prestation de forme particulière associant le documentaire, le jeu, la danse, pour un rendu dynamique, une incroyable impression de mouvement permanent ...  C’est un témoignage touchant et fort, que je vous engage vivement à aller voir avec vos ados.

 

Cathy de Toledo 

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